Délais d’attente au 1733 : la Chambre interpelle Frank Vandenbroucke

Le numéro 1733, censé orienter les patients vers la garde médicale, est au centre des critiques. À la Chambre, plusieurs députés ont dénoncé mardi les longs délais d’attente et le manque de personnel dans les centrales d’urgence, avec pour conséquence une surcharge des services hospitaliers d’urgence.

Selon la presse flamande, le temps d’attente peut atteindre jusqu’à 45 minutes pour joindre un médecin généraliste de garde. « Un numéro d’urgence devrait simplement fonctionner », a résumé Frieda Gijbels (N-VA), regrettant l’absence de chiffres sur le nombre de patients contraints de se tourner vers les services hospitaliers faute d’avoir pu accéder au 1733.

Frank Vandenbroucke reconnaît que les retards sont « un problème légitime », particulièrement durant les week-ends d’été. Trois causes principales sont pointées : un sous-effectif chronique dans les centrales d’urgence, les procédures du SPF Intérieur qui engorgent brutalement certaines centrales en cas de manque d’opérateurs, et une utilisation inappropriée du 1733 pour des demandes qui ne relèvent pas de sa mission, comme la communication de résultats de tests. « Ces longs délais sont inacceptables et touchent surtout les groupes vulnérables, comme les résidents de maisons de repos », a déclaré le ministre, suggérant la conclusion d’accords spécifiques entre ces établissements et les postes de garde afin de sécuriser la continuité des soins.

Le débat parlementaire s’est aussi concentré sur les solutions envisagées. Dans la lettre de mission envoyée à l’INAMI pour la préparation du budget 2025, le gouvernement prévoit l’intégration de téléconsultations dans les services de garde et la généralisation du triage à l’ensemble des postes d’ici juillet 2026. La lettre annonce également le développement d’un triage contraignant dans les services d’urgence pour filtrer les cas non urgents.

Selon Ludivine Dedonder (PS), ce document prévoit encore qu’en l’absence de financements suffisants pour les postes de garde, le triage pourrait être confié directement aux médecins eux-mêmes, rémunérés pour cette tâche. La députée s’est interrogée sur la faisabilité d’une telle mesure, compte tenu de la charge de travail déjà élevée des généralistes.

Sur le plan organisationnel, le SPF Intérieur reste compétent pour le recrutement et la gestion du personnel des centrales, tandis que le SPF Santé publique définit les protocoles de triage, assure la formation et le contrôle qualité. Des mesures sont en préparation : uniformisation de l’envoi des demandes d’aide, automatisation de certaines informations pratiques en fin d’appel, et développement d’un outil d’auto-triage en ligne destiné à réduire le nombre d’appels vers les centrales. Des campagnes de sensibilisation complèteront le dispositif, avec mise à jour du site 1733.be avant la fin de l’année.

Pour Ludivine Dedonder, « ce qui compte surtout, c’est que les patients vulnérables obtiennent une réponse rapide ». Dominiek Sneppe (VB) a, elle, dénoncé un « vieux problème qui met des vies en danger », regrettant « l’absence de calendrier concret » et un jeu de renvoi « permanent » entre la Santé publique et l’Intérieur.

Malgré les promesses du ministre et la multiplication des plans, le climat reste empreint de scepticisme. Pour les médecins de garde comme pour les urgences hospitalières, la question est désormais moins celle du diagnostic que celle du traitement : comment faire fonctionner, de manière fiable et continue, le numéro censé désengorger le système de soins ?

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