Ras le bol des médecins : « Ils se posent la question de continuer à soigner des non-vaccinés »

« Les personnes non vaccinées font prendre des risques au personnel soignant. » Le Dr Manfredi Ventura, directeur médical du GHdC, le Grand Hôpital de Charleroi et président de l’AFMC (Association Francophone des Médecins Chefs) rappelle l’importance de soigner tout le monde : « Évidemment, nous continuons à soigner tous les patients. »
Les médecins, les infirmières sont déçus, fâchés de devoir soigner des patients non vaccinés alors que d’autres patients attendent des soins importants en oncologie ou en cardiologie par exemple. Le Dr Manfredi Ventura, directeur médical du GHdC, le Grand Hôpital de Charleroi et président de l’AFMC (Association Francophone des Médecins Chefs) est conscient des difficultés actuelles du personnel soignant tant pour les médecins que pour les infirmières : «Chez nous, hier, nous avions 100% des patients aux soins intensifs étaient non-vaccinés. Évidemment, ce n’est pas 100% dans tous les services de soins intensifs du pays, mais le ratio est très clair. »
Cette situation amène certains médecins et infirmières à ne plus avoir envie de soigner les patients non vaccinés : « Des médecins se posent la question en effet. Des infirmières aussi. J’ai eu un chirurgien qui m’a dit qu’il souhaitait avoir le choix de ne soigner que des patients vaccinés. Je lui ai rappelé que ce n’était pas possible. Nous devons soigner un problème cardiaque, une tentative de suicide, une détresse respiratoire... même si la personne n’est pas vaccinée. Toutefois, je comprends leur découragement de devoir encore soigner des personnes qui ne se vaccinent pas alors qu’elles en ont la possibilité. Le traitement existe et ses personnes font prendre des risques au personnel soignant, aux médecins. » 
Pour lui, ce problème est quotidien : « Doit-on accepter qu’une jeune femme qui a une rupture d’anévrisme ne puisse pas être prise en charge parce que les lits sont complets et pris par des patients non vaccinés avec comorbidités ? Cela peut nous poser des problèmes de conscience. »
Les prochaines semaines vont encore être tendues au niveau des soins urgents : « Nous reportons un peu tous les types de soins en fonction de la gravité et de l’importance de l’urgence que cela soit au niveau cardiaque, des prothèses de hanche, des cas de cancer... »
Il ne cache pas sa déception face à cette situation : « Les non-vaccinés doivent se rendre compte  que voici un mois les hôpitaux et les services d’urgences reprenaient enfin une activité normale. Nous pouvions soigner tous les patients dans les délais prévus. »

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.

Derniers commentaires

  • Françoise Delmelle

    06 décembre 2021

    Ces informations sont à diffuser au grand maximum pour que les non-vaccinés se rendent compte des risques qu'ils
    prennent pour eux-mêmes mais qu'ils en font prendre à d'autres en mobilisant les soins intensifs.
    C'est aussi à cause d'eux qu'on oblige des enfants de 6 ans à porter un masque, à fermer des classes, etc....

  • Jean-Marie VAN LAERE

    29 novembre 2021

    Entièrement d'accord avec les médecins qui veulent refuser de soigner ceux qui refusent le vaccin, qu'ils soient donc malades EUX! et ces égoïstes riront moins. La planète ne leur appartient pas. Je viens d'avoir ma troisième dose et en suis bien contente !
    Courage à tous, NOUS survivrons.

  • Pierre François

    25 novembre 2021

    Je suis médecin hospitalier et je remarque également, et assez tristement, qu'une grande partie du personnel soignant est en colère contre les non-vaccinés et pense que ces patients ne méritent pas qu'on les soigne. Il est évident que ce problème pose question en termes d'éthique distributive quand on sait que nous devons reporter des hospitalisations pour d'autres pathologies à cause du COVID. Cependant, nous devons soigner chacun sans exception peu importe ses choix et ses comportements à risque pour sa santé. Parce que si nous ne soignons plus les patients qui ont choisi de ne pas se faire vacciner, alors nous ne soignons plus non plus ceux qui ont choisi de fumer et qui souffrent de cancer ou de maladies cardiovasculaires. Il en va de même pour ceux qui mangent mal ou qui boivent, ceux qui roulent dangereusement ou ceux qui ne font pas de sport. Pareil pour les patients qui ont eu des relations sexuelles non protégées et qui sont atteint du SIDA ou même pour les enfants de parents consanguins. La liste est longue...

  • Harry DORCHY

    25 novembre 2021

    Pour éradiquer une maladie infectieuse:
    -Il faut réduire son incidence par la vaccination et les mesures barrières
    -Jusqu’à une incidence nulle, à l’échelle de la planète entière
    -Pour le covid, le réservoir est exclusivement humain
    -il faut des outils diagnostics pour dépister l’infection, mais aussi pour mesurer le taux d’anticorps et de lymphocytes TCD8+ protecteurs par l’infection naturelle et la vaccination.

    Tous ceux qui freinent ces mesures favorisent la pandémie. C’est le cas de ceux qui refusent le vaccin.

    Pourquoi certains refusent-ils la vaccination, y compris des médecins qui, en prime par goût du lucre, signent de faux certificats de vaccination? Je n’ai pas connaissance de réelles études scientifiques, mais de quelques statistiques et d’impressions individuelles :
    -Corrélation au degré de diplôme
    -Corrélation à la politique hospitalière et à l’environnement de travail
    -Forme de résistance à l’autorité hospitalière et des politiciens dirigeants ; manque de liberté individuelle, oubliant que la liberté est aussi collective
    -Antisystèmes
    -Motifs religieux : est-il licite, voire moral de se faire inoculer ce produit, est-il haram ?
    -La foi remplace le vaccin (intégristes catholiques)
    -Hésitations, embrouillaminis & mensonges du gouvernement sur le masque, le passe sanitaire, etc
    -Sensibilité aux fake news des réseaux sociaux : thérapie génique, Inoculation 5G, infertilité, etc
    -Crainte d’inefficacité et d’effets secondaires d’un vaccin réalisé en si peu de temps
    -Sentiment d’impunité surtout chez les jeunes

    Donc, le plus important est l'obligation vaccinale pour tous, et pas seulement pour les soignants (pour lesquelles c’est l’évidence tant pour se protéger eux-mêmes que pour ne pas contaminer ceux qu’ils doivent soigner), est indispensable, avec le port du masque et la distanciation sociale, pour enrayer la pandémie. Avec des contrôles dissuasifs puisqu'il faut faire le bien des gens malgré eux. Comme cela a été fait historiquement pour la variole, la poliomyélite, etc.

    Bien sûr la plus grande urgence est de vacciner les personnes de plus de 55 ans, en espérant que les plus jeunes atteindront une immunité naturelle asymptomatique. Mais ils pourraient développer un syndrome inflammatoire multisystémique faisant penser à la maladie de Kawasaki , ou un covid long. En plus les enfants sont très contagieux. Il vaudrait donc mieux qu’ils soient vaccinés le plus tôt possible. Le vaccin Pfizer a déjà été approuvé pour les enfants de 5 à 11 ans aux USA, au Canada, en Israël.

    Il serait inique que ceux qui refusent la prévention et donc de se faire vacciner, ce qui prolonge la pandémie avec ses coûts humains, financiers (hospitalisations, traitements ; horéca ; commerces divers ; culture ; etc), bénéficient en prime de la gratuité de traitements onéreux, alors qu’ils eussent pu être vaccinés gratuitement. En plus, il faut leur réserver la moitié des lits de soins intensifs, et mobiliser pour eux nombre de soignants au détriment de patients qui requièrent une intervention chirurgicale urgente pour cancer, pontage coronarien, etc. Bien sûr les antivax vont crier à la discrimination et au manque de leur liberté individuelle, ignorant la liberté collective.

    En revanche, pour les patients qui ont été vaccinés, comme les vaccins ne protègent pas à 100%, il est éthique de leur donner un accès gratuit aux traitements par anticorps monoclonaux.