Pour le comité de concertation, le moment n'est pas encore venu d'assouplir

Les différents gouvernements du pays ont décidé vendredi de ne pas assouplir les mesures en vigueur vu la situation épidémiologique des derniers jours. A une exception près toutefois: le couvre-feu en Wallonie sera aligné sur ce que prévoit l'arrêté ministériel, c'est-à-dire qu'il s'appliquera de 24h à 5h. A Bruxelles, il restera en revanche d'application de manière inchangée, c'est-à-dire de 22h à 6h.

Les gouvernements fédéral, régionaux et communautaires réévalueront la situation vendredi prochain. "En pleine tempête, il ne faut pas décoller. Les chiffres incertains ne nous permettent pas d'assouplir les mesures en vi gueur. Ce serait insensé et irresponsable", a expliqué le Premier ministre, Alexander De Croo, pour justifier ce "time out" d'une semaine.

Après des semaines de stagnation, les chiffres de contamination et d'hospitalisation repartent à la hausse (elles étaient au nombre de 200 jeudi), et pas seulement dans une région ou un hôpital, a-t-il affirmé.

"La question se pose de savoir si nous sommes entrés dans une troisième vague, si l'on va rester stable ou diminuer. Si on entre dans une troisième vague, on est dans une exponentielle et ça va aller très vite. Plutôt que de commettre des erreurs et de tout gâcher, on préfère se donner quelques jours et prendre des mesures plus appropriées", a dit de son côté le ministre-président wallon, Elio Di Rupo.

Les métiers de contact dont la réouverture était prévue le 1er mars rouvriront toutefois bien comme prévu. Les autres mesures attendues, notamment dans l'enseignement, patienteront.

Les responsables wallons ont jugé que le couvre-feu plus strict en vigueur dans la Région ne se justifiait plus. Bruxelles sera donc la seule Région du pays où le couvre-feu débute à 22h. Le ministre-président bruxellois, Rudi Vervoort, a justifié cette décision par la nécessité du maintien de l'ordre à la lumière des rassemblements des derniers jours observés dans la capitale à la faveur du beau temps. "A Bruxelles, le couvre-feu nous a bien aidés cette semaine avec toutes les manifestations que l'on a connues dans les espaces publics, parcs et autres", a-t-il assuré.

Par les compétences en matière de sécurité et de prévention qui lui ont été transférées dans le cadre de la 6e réforme de l'Etat, le ministre-président bruxellois peut prendre lui-même cette décision. Elle ne dépend pas d'une autre instance.

Les autres mesures qui sont d'application à Bruxelles, telles que le masque obligatoire, la fermeture des magasins à 20h00 et l'interdiction de consommer de l'alcool sur la voie publique, seront elles aussi maintenues, a encore dit M. Vervoort.

Les différents ministres se sont dit conscients de la difficulté de la situation et des effets qu'elle avait sur la population, notamment chez les jeunes mais aussi dans les secteurs encore fermés (culture, horeca, etc.). "Je comprends que c'est une douche froide mais je reste convaincu que le moment où on pourra relâcher l'effort n'est plus si éloigné (..) Le printemps de liberté viendra", a assuré M. De Croo.

Enfin, pour mieux prendre en compte le vécu des citoyens, des indicateurs de santé mentale seront intégrés dans les données sur lesquelles les décisions sont fondées, a indiqué le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet.

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