Plus de la moitié des contaminations en Belgique causées par le variant britannique

Les experts estiment que 53% des contaminations enregistrées au cours de la semaine dernière en Belgique ont été causées par le variant britannique du coronavirus, a indiqué vendredi Steven Van Gucht, lors de la conférence de presse de l'Institut de santé publique Sciensano et du Centre de crise. La semaine précédente, ce chiffre était de 38%. "Le variant britannique est toujours en cours de progression", a ajouté le virologue.

Les variants sud-africain et brésilien restent quant à eux minoritaires et ne sont responsables que de, respectivement, 2,2% et 0,9% des contaminations.

Un nouveau variant, qui semblerait affecter le système immunitaire, a par ailleurs été identifié à New York. "Le variant new yorkais porte la même mutation que les variants sud-africain et brésilien", a expliqué M. Van Gucht. "Cette mutation empêche certains anticorps, développés après avoir contracté le coronavirus classique ou à la suite de la vaccination, de reconnaître le nouveau variant", a-t-il poursuivi. "Cela ne veut pas dire que notre réponse immunitaire est insuffisante, mais plutôt qu'elle est affaiblie." Et d'ajouter que le fait que cette mutation apparaisse dans différents endroits du monde signifie qu'il s'agit d'une mutat ion importante. Le virologue suggère de se concentrer à l'avenir davantage sur ces mutations importantes plutôt que de se focaliser sur des variants nommés selon des régions ou des pays.

Les chiffres généraux relatifs au Covid-19 sont eux aussi en hausse, avec une moyenne de 2.293,7 contaminations par jour la semaine dernière (+24%). "Nous nous situons ainsi au même niveau qu'à la fin du mois de janvier", a souligné M. Van Gucht. L'augmentation se manifeste dans toutes les provinces, les plus fortes progressions étant observées dans celles de Namur (+40%) et du Brabant wallon (+39%). La Flandre orientale compte le plus grand nombre de contaminations, avec 386 cas par jour, suivie d'Anvers et de Bruxelles.

Les augmentations se manifestent dans tous les groupes d'âge, sauf chez les plus de 80 ans. Le nombre d'infections chez les octogénaires a diminué de 2%, tandis qu'il a chuté de 15% chez les nonagénaires. La plus forte augmentation est observée chez les personnes d'une quarantaine et d'une cinquantaine d'années, avec une hausse de 34% dans chaque cas.

Le nombre de nouvelles hospitalisations repart également à la hausse. La semaine dernière, en moyenne 125,6 personnes ont été admises à l'hôpital par jour (+ 4%), ce qui est comparable au chiffre d'il y a deux semaines, a expliqué M. Van Gucht. Dans la Région de Bruxelles-Capitale, le nombre d'admissions a augmenté de 39%.

Le virologue a ajouté au micro de VTM que le seuil des 200 admissions quotidiennes pourrait être dépassé aujourd'hui/vendredi. Ce chiffre n'a plus été atteint depuis le 29 décembre 2020.

Actuellement 1.761 patients Covid-19 sont hospitalisés en Belgique(+11%), dont 368 en soins intensifs (+17%). "En comparaison, il y a deux semaines, il n'y avait que 300 patients en soins intensifs", a pointé M. Van Gucht. "Les raisons précises de cette augmentation sont encore à l'examen, mais elle pourrait être due à des foyers d'infection dans quelques hôpitaux."

L'augmentation du nombre de patients en soins intensifs se manifeste dans plusieurs provinces, mais elle est plus prononcée à Bruxelles et en Flandre orientale. "La Flandre orientale compte actuellement près d'un patient sur cinq en soins intensifs", a souligné le virologue.

Le nombre de décès continue systématiquement de baisser. La semaine dernière, nous avons déploré en moyenne 28 victimes du Covid-19 par jour (-30%). "Cette diminution est principalement due à une baisse de décès dans les maisons de repos, où le nombre de morts a presque diminué de moitié en une semaine avec -47%. Dans la population générale, nous ne constatons qu'une légère diminution de 2%", a précisé M. Van Gucht.

Le virologue a conclu en évoquant les projets de suivi des anciens patients. L'Organisation mondiale de la santé a en effet souligné jeudi dans un rapport que de nombreux anciens patients souffrent encore de symptômes parfois lourds des mois après avoir été malades, mais qu'ils ne bénéficient souvent pas d'un suivi. "Le Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE) a débuté une enquête au sujet de plaintes rapportées par des patients qui ont eu le Covid. Scienano va également lancer une nouvelle étude à ce sujet en avril. Enfin, des chercheurs vont lancer une surveillance passive pour évaluer l'état social et médical des gens qui ont été déchargé de l'hôpital", a-t-il détaillé.

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