Plus de deux nouveaux cas de VIH détectés chaque jour

En 2017, 890 personnes ont appris qu'elles étaient porteuses du virus de l'immunodéficience humaine (VIH), soit 2,4 nouveaux diagnostics par jour en moyenne, indique mardi Sciensano dans son rapport annuel. Le nombre d'infections diagnostiquées diminue de 2% par rapport à 2016 et de 27,5% en comparaison avec 2012. 

Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et les personnes provenant d'Afrique subsaharienne, deux populations dites ‘à risque’, représentaient la plupart des nouvelles infections en 2017. Une diminution du nombre de nouveaux cas est constatée dans les deux catégories.

Le mode de contamination probable est connu pour 71% des nouveaux diagnostics de 2017. Les HSH représentaient 49% des nouvelles infections et la transmission par contact hétérosexuel 48%. Dans ce dernier cas, les personnes provenaient surtout d'Afrique subsaharienne (49%). La diminution des contaminations lors d'une relation hétérosexuelle est surtout due à un nombre plus réduit de diagnostics posés chez des personnes venant d'Afrique subsharienne (-44% chez les femmes, -61 % chez les hommes entre 2012 et 2017).

Seul 1% des diagnostics en 2017 concernait une transmission par utilisation de drogues par voie intraveineuse.

Les hommes représentaient 67,2% des nouveaux diagnostics et les personnes âgées de 25 à 49 ans, 69%. Les porteurs du virus vieillissent: la moyenne d'âge adulte, qui atteint 38,5 ans chez les femmes et 39,6 chez les hommes, a augmenté de 1,5 année en 10 ans.

Par ailleurs, moins de tests de dépistage ont été effectués en 2017 (-2%). La proportion de nouveaux diagnostics confirmés était de 1,25 par 1.000 tests réalisés. En outre, 36% des infections ont été diagnostiquées tardivement. 

«Plus d'un quart des patients et près de la moitié des HSH belges ont été diagnostiqués durant la phase d'infection VIH récente. Ceci montre l'efficacité des efforts de dépistage, cependant cela souligne également que l'épidémie continue à se transmettre rapidement», relève Sciensano.

Le nombre de personnes suivies médicalement pour une infection au VIH augmente régulièrement, de 687 patients supplémentaires en moyenne chaque année. En 2017, ce suivi concernait 16.070 personnes. Parmi celles traitées dans les centres de référence sida, 99% recevaient un traitement antirétroviral avec un taux de succès virologique élevé, pointe Sciensano. Ainsi, 97% de ces patients avaient une charge virale (quantité de virus dans le sang) contrôlée. Un virus indétectable est aussi intransmissible, rappelle la Plateforme Prévention sida dans un communiqué. «Une personne qui connaît son statut sérologique et qui se soigne ne peut donc plus t ransmettre le VIH.»

En 2017, 18.908 personnes vivaient avec le virus, soit 1,7 personne infectée pour 1.000 habitants. Parmi elles, 2.059 n'ont pas encore été diagnostiquées, estime Sciensano. Ce sont ces dernières qui, majoritairement, infectent d'autres personnes sans le savoir, souligne la Plateforme. 

Celle-ci estime dès lors qu'il est "prioritaire de concentrer les efforts de prévention sur ces personnes séropositives qui s'ignorent en renforçant l'accès au dépistage". Elle souhaite notamment favoriser le dépistage anonyme et gratuit. Elle salue par ailleurs que le dépistage démédicalisé et décentralisé soit autorisé depuis septembre dernier: des associations «de terrain proches des publics cibles» peuvent dès lors l'effectuer.

Le VIH est une infection sexuellement transmissible, responsable du sida (syndrome d'immuno-déficience acquise). A ce stade, le virus affaiblit le système immunitaire et le rend vulnérable à de multiples infections opportunistes.

En 2017, 56 diagnostics de sida ont été répertoriés, ce qui porte le total entre 1981 et 2017 à 5.084. Depuis le début de l'épidémie et jusqu'au 31 décembre 2017, 30.778 personnes ont été diagnostiquées séropositives pour le VIH. Entre 1978 et 2017, 2.740 décès ont été rapportés, dont 78 l'an dernier.

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Derniers commentaires

  • Jean-Marie POFFE

    27 novembre 2018

    Waouh c'est élevé malgré les campagnes de prévention. Les hommes