Pays-Bas: forte hausse des demandes à la clinique d'euthanasie

L'unique clinique néerlandaise spécialisée dans l'euthanasie aux Pays-Bas, premier pays à avoir légalisé cette pratique, a annoncé vendredi avoir enregistré l'an dernier plus de 3.000 demandes, en hausse de 22% par rapport à l'année précédente.

Le Centre d'expertise en euthanasie, situé à La Haye, indique dans un communiqué avoir reçu l'an dernier 3.122 demandes, au plus haut depuis sa création en 2012 et "beaucoup plus que prévu". Environ 900 de ces demandes ont été acceptées.

Le Centre assiste les médecins dans les processus d'euthanasie de leurs patients et accueille ceux dont le médecin traitant ne souhaite pas accéder à leur demande de les aider à mourir.

"Chaque jour ouvrable, 13 personnes viennent nous voir et disent: +Aidez-moi, je ne peux pas continuer comme ça+", selon le directeur de l'établissement, Steven Pleiter, cité dans le communiqué.

Le nombre de demandes, resté stable en 2017 et 2018, a enregistré une forte augmentation l'an dernier, ajoute-t-il sans fournir d'explication sur cette évolution.

La clinique doit s'adapter à cette évolution et offre des postes "pour des médecins, des psychiatres et du personnel infirmier", précise-t-il.

Selon les derniers chiffres officiels disponibles publiés par le ministère de la Santé, 6.126 personnes ont eu recours à l'euthanasie aux Pays-Bas en 2018, dont 12% ont été pris en charge par la clinique. La majorité des cas concernait des personnes atteintes d'un cancer.

Suivi de près par la Belgique, les Pays-Bas ont été les premiers au monde à légaliser l'euthanasie en 2002.

La loi néerlandaise autorise sous strictes conditions toute personne âgée de plus de 12 ans à demander l'euthanasie.

Les enfants doivent demander jusqu'à l'âge de 16 ans la permission de leurs parents ou responsables légaux et ceux-ci doivent être impliqués dans le processus pour les enfants jusqu'à 18 ans.

Au moins deux médecins doivent certifier qu'il n'y a pas d'autre solution raisonnable pour le patient et que sa souffrance est insupportable et sans aucun espoir d'amélioration.

La décision finale d'euthanasier résulte d'un processus complexe qui implique des entretiens approfondis avec le patient, une analyse du dossier médical et la vérification de la conformité du processus avec la loi.

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