Moins de diagnostics de VIH mais un public plus divers touché (Sciensano)

Le nombre de nouveaux diagnostics de VIH a baissé de 2% en 2018 par rapport à 2017 mais concernent cependant un public plus divers, indique l'institut belge de la santé Sciensano, précisant qu'un recul est constaté pour la 5e année consécutive. 

Au total, 882 diagnostics de VIH ont été enregistrés l'an dernier, ce qui correspond à une moyenne de 2,4 nouveaux diagnostics par jour. «Ces chiffres donnent à penser que l'utilisation de la prophylaxie pré-exposition ou PrEP (c'est-à-dire le traitement préventif des personnes n'ayant pas de VIH mais qui courent un risque élevé de contamination) contribue d'une manière positive à la prévention du VIH et à la baisse du nombre de cas», estime Sciensano. 

«La PrEP contribue à la réduction du nombre de diagnostics en renforçant l'effet des autres moyens de prévention du VIH», précise André Sasse, scientifique au sein de l'institut. «L'utilisation du préservatif, des tests réguliers, un traitement précoce après diagnostic pour tous les patients infectés et des campagnes ciblées restent de la plus grande importance.»

Plus de 2.400 personnes ont commencé un traitement PrEP entre le 1er juin 2017 et le 31 décembre 2018, et une centaine d'autres sont venues s'ajouter chaque mois. Il s'agit dans 99% des cas d'hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes. 

Autre constat: la réduction des diagnostics VIH se poursuit chez les deux populations les plus touchées, à savoir les hommes qui ont des rapports sexuels avec d'autres hommes (HSH) de nationalité belge et les hommes et femmes hétérosexuels originaires d'Afrique subsaharienne.

Aucune diminution n'est par contre constatée dans les autres populations hétérosexuelles. Et le nombre de diagnostics augmente encore chez les HSH de pays non européens.

«Etant donné qu'en Belgique, le VIH touche différentes populations, le défi consiste à diversifier les messages des campagnes et les stratégies de prévention et de test et à les adapter en fonction des différents besoins», explique André Sasse.

Côté politique, on se félicite des chiffres en recul. «En 2017, j'ai décidé de rembourser l'utilisation préventive des antirétroviraux afin de faire baisser le nombre de nouvelles infections. Et cela semble fonctionner: de moins en moins de personnes attrapent une infection VIH», réagit la ministre de la Santé publique Maggie De Block. «Nous devons continuer à investir dans la prévention et dans les traitements afin de faire encore reculer la maladie.»

Un point de vue que rejoint Barbara Trachte, ministre bruxelloise en charge de la Promotion de la Santé à la Commission communautaire française (Cocof): «il est (...) de notre devoir de continuer à sensibiliser le plus grand nombre aux risques encourus, avec une attention toute particulière pour les publics les plus exposés. Ce travail de prévention doit se poursuivre dans le cadre d'un prochain Plan national VIH ambitieux».

«En Wallonie, l'action se poursuit. Cette année, près d'1.500.000 euros ont été dégagés pour lutter contre le VIH et soutenir les personnes atteintes de ce virus», souligne pour sa part Christie Morreale, ministre wallonne de la Santé, qui estime que le plan national VIH qui arrive à son terme doit être reconduit avec des ambitions actualisées.

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