Une question à la Chambre de la députée Kathleen Depoorter  au ministre Vandenbroucke concerne du matériel périmé de test covid pour un montant de 10 millions d’euros. Ce n’est pas la première fois qu’on gaspille l’argent du contribuable, rappelle la députée. A quoi le ministre répond qu’après coup, c’est facile de critiquer. 

Une quantité appréciable de tests covid est déjà périmée, pour une valeur de 5 millions d’euros, dénonce la députée Kathleen Depoorter (NV-A) . Et d’ici la fin de l’année, il y en aura encore autant en plus. Au total cela fera 10 millions. « Cela fait beaucoup d’argent » souligne-t-elle en s’adressant à la Chambre au ministre des Affaires Sociales et de la Santé publique. « Ce n’est pas la première fois que des millions d’euros payés par les impôts sont ainsi jetés par la fenêtre » ajoute la députée.  « Fin décembre 2021, vous avez décidé d’acheter du matériel supplémentaire pour six millions d’euros. La gestion de crise, cela ne consiste pas à gaspiller l’argent à l’aveugle. » Au total on en sera à 175 millions d’euros de perte.  Il s'agit de 98 millions d'euros de matériels et médicaments pour le stock stratégique, 65 millions d'euros dispersés dans les laboratoires de test fédéraux, découverts par ma collègue Frieda Gijbels. Récemment, c'était environ 2 millions d'euros de vaccins covid, de bons vaccins qui ont été décongelés et jetés, maintenant, c'est environ 10 millions d'euros en matériel de test. « Est-ce la fin ? Y aura-t-il encore d’autres affaires ? Quand répondrez-vous enfin à la demande de mon parti d’auditer vos services ? »

Pour  le ministre, il faut se reporter à novembre 2021. Nous étions au sommet de la quatrième vague de l’épidémie. La plateforme fédérale a analysé ce mois-là plus de 480.000 tests. En décembre, cela s’est amélioré, ajoute le ministre, mais il y a encore eu 440.000 tests. Et le variant Omicron était à nos portes. “Vous l’avez oublié mais nous craignions alors de devoir encore tester un nombre incroyable de personnes. L’expert Steven De Gucht avait estimé en janvier 2022 qu’on devait s’attendre à 125.000 contaminations par jour. Dans de telles circonstances, nous devons jouer la sécurité mais il y avait aussi des incertitudes sur la livraison du matériel.”  Après coup dit le ministre, “ il est facile de dire qu’on n’aurait pas dû acheter, parce que les prévisions ne se sont pas réalisées et qu’on avait acheté assez. Imaginons que le pire scénario se soit produit. On aurait eu une catastrophe et vous auriez été la première à crier au scandale. “  

Et d’ajouter que le « tsunami » était alors quelque peu retombé et qu’il y avait donc eu une surestimation de l’épidémie à ce moment-là. A son tour le ministre interpelle la députée : « Croyez-vous réellement que ce surplus aurait pu être facilement revendu sur un marché bouleversé et saturé ?... Nous pouvons être bien contents qu’il n’y ait pas eu de tsunami. Il faut toujours espérer le meilleur tout en se préparant au pire. Là se trouvent les bonnes décisions. »

La députée accuse le ministre de contradiction avec lui-même : « Dans votre budget 2022, vous n’avez pas prévu de vague inattendue. C’est ce que vous avez répondu à ma question écrite. Il y avait un stock et on n’avait pas besoin de ces 6 millions supplémentaires. ». Elle ajouta encore que le plus grave, c’était de reproduire les fautes du début de la pandémie sans en tirer les leçons. Et de répéter sa demande d’audit et sa question sur l’éventualité de nouvelles situations comparables. « Je crains que ce ne soit le cas » conclut-elle.

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