Le gouvernement fédéral présentera au parlement avant les prochaines vacances parlementaires un texte de loi qui reverra les règles entourant aujourd'hui l'avortement, ont annoncé mercredi les députées Nawal Farih (CD&V) et Frieda Gijbels (N-VA). En attendant, la commission de la Justice de la Chambre a rejeté une proposition de loi d'Ecolo-Groen qui dépénalise le droit à l'avortement, supprime le délai de réflexion et allonge le recours à la procédure à 18 semaines.

La séance a connu un retard au démarrage en l'absence de la majorité. La coalition Arizona est divisée sur cette question entre partis qui soutiennent le dispositif proposé pa r une partie de l'opposition, et qui s'appuie sur un rapport d'experts multidisciplinaires, et les partis qui y sont opposés, en particulier le CD&V et la N-VA.

"L'accord de coalition est clair: la législation sera modifiée. La ministre de la Justice Annelies Verlinden travaille actuellement sur un texte", a assuré Mme Farih. La députée a rappelé que d'autres questions éthiques étaient également à l'ordre du jour, telles que la maternité de substitution, l'accouchement discret, l'euthanasie en cas de démence, etc.

L'argument n'a pas convaincu l'opposition, Vlaams Belang excepté. L'autrice du texte soumis au vote, Sarah Schlitz, doute de la sincérité du CD&V. L'élue redoute que les chrétiens démocrates utilisent ce dossier comme un outil pour en marchander d'autres. "Je doute que cela arrive l'année prochaine et d'ici là, 400 femmes seront forcées d'aller à l'étranger pour avorter", a-t-elle affirmé.

Malgré les sensibilités différentes dans la majorité, aucune voix n'a manqué pour rejeter le texte. "Oui, il y a des divergences de vue", a reconnu Philippe Goffin (MR). "Mais nous allons respecter la loyauté gouvernementale".

Un texte similaire du PS a déjà été rejeté sous cette législature.