Les populations les plus précaires ont davantage recours aux médicaments en vente libre

La prise de médicaments en vente libre est nettement plus fréquente chez les publics précaires qu'auprès des catégories sociales les plus favorisées, ressort-il mardi de l'enquête conjointe de la mutualité socialiste et de Multipharma menée durant l'été 2018 auprès de plus de 2.000 coopérateurs francophones du réseau de pharmacies et d'une centaine de médecins.

L'étude confirme que ce ne sont pas les catégories les plus favorisées qui recourent le plus aux médicaments en vente libre mais bien les plus défavorisées. Ainsi, 38% des répondants avec des difficultés financières fréquentes disent y avoir recours contre 17% chez les sondés plus favorisés.

"Le report de soins et la nécessité de 'tenir le coup' notamment pour ne pas être en arrêt de travail sont probablement des explications à ce phénomène", avancent Solidaris et Multipharma.

L'enquête montre par ailleurs que les connaissances qu'ont les répondants des médicaments souffrent de nombreuses lacunes mettant potentiellement leur santé en danger. Et si une connaissance est acquise, elle n'est pas pour autant intégrée dans les pratiques de consommation. Ainsi, parmi les personnes ayant un bon score de connaissance, elles sont près d'un tiers (29,3%) à ne pas avoir le comportement approprié y correspondant dans l'usage du médicament contre 38,4% pour celles ayant mal répondu à la question.

Il ressort encore de l'enquête qu'une personne sur deux considère les médicaments comme un produit chimique à éviter.

Enfin, 34% des répondants disent éprouver des difficultés pour trouver une information fiable et accessible concernant la médication et sont très critiques à l'égard de la publicité et des firmes pharmaceutiques.

Du côté des médecins généralistes interrogés, ils sont nombreux à penser que les patients n'en savent pas assez sur les différents types de médicaments en vente libre et qu'ils ont tendance à sous-estimer leurs connaissances à ce sujet.

Solidaris et Multipharma encouragent dès lors médecins généralistes, prescripteurs et pharmaciens à sensibiliser et accompagner le grand public pour un recours optimal aux médicaments.

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