Les maladies sexuellement transmissibles à la hausse chez les jeunes à Liège

En raison de la mise à l'arrêt des dépistages des maladies sexuellement transmissibles ayant habituellement lieu, hors crise sanitaire, sur les campus et dans des lieux de sortie, l'ASBL liégeoise Sida Sol a constaté une hausse de ces MST chez les jeunes. C'est notamment le cas de la chlamydia, la maladie la plus répandue chez les moins de 25 ans, relève Julie Fernandez Fernandez, échevine en charge de la Jeunesse à Liège.

En réaction à ce constat, en plus de la distribution gratuite de préservatifs, l'équipe de Sida Sol sera présente dans les locaux de la Mado à Liège (Maison de l'Adolescent), dès le 21 mai, pour proposer aux jeunes des dépistages gratuits des maladies sexuellement transmissibles. "L'objectif, dès la fin de la crise, est que ces séances de dépistage soient décentralisées dans les quartiers, via les centres de jeunes", ajoute l'échevine liégeoise.

Ce constat a été rapporté lundi à la ministre wallonne de l'Egalité des chances, Christie Morreale, lors de son passage à l'ASBL. Un peu plus tôt dans l'après-midi, la ministre s'était rendue à la Maison Arc-en-Ciel de Liège, en Hors-château. Il s'agissait d'échanger avec des acteurs de terrain en matière de droits des personnes LGBTQI+ et ce, à l'approche de la journée mondiale de lutte contre l'homophobie et la transphobie, le 17 mai.

A la Maison Arc-en-Ciel, la ministre a discuté avec des personnes ayant été agressées en raison de leur orientation sexuelle. "En février dernier, dans le quartier Sainte-Marguerite, j'ai été suivi par un groupe de cinq à six jeunes qui m'ont directement insulté de sale PD. Ils m'ont dit de dégager de leur rue et qu'ils allaient me tuer. Très stressé, j'ai poursuivi ma route et ils ont fini par s'arrêter. D'autres n'ont pas cette chance que ça s'en tienne à des paroles", a ainsi confié Jo.

Ce dernier a également mis en évidence l'accueil qu'il a reçu lorsqu'il s'est présenté au commissariat de police pour déposer plainte. "C'était très maladroit. Quand j'ai dit au policier pour quelle raison je venais, il m'a répondu que l'homophobie ne figurait pas dans son programme. Vu l'accueil, je comprends que beaucoup de personnes ne portent pas plainte mais il faut le faire", a souligné ce jeune Liégeois.

Des propos qui ont été confirmés par Cyrille Prestianni, président d'Arc-en-ciel Wallonie, la coupole des associations LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) wallonnes. "Souvent, ce n'est pas que l'on se retrouve face à des policiers homophobes mais bien face à des personnes peu ou pas informées", constate-t-il.

Il en appelle, dès lors, à une meilleure sensibilisation auprès des forces de l'ordre. "Nous sommes dans une société où les choses ont évolué, où les gouvernements nous écoutent mais, en même temps, cette société reste relativement homophobe, transphobe et la violence y est plus présente qu'il y a 10 ou 20 ans", ajoute-t-il.

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