L'utilisation de cathinones synthétiques, des substances illicites aux effets stimulants, est en augmentation à travers l'Europe, ressort-il du European Drug Report 2025 publié jeudi par l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EUDA). La cocaïne reste toutefois l'une des drogues les plus utilisées, avec de nouveaux records en termes de saisies pour la septième année consécutive.
Au total, 419 tonnes de cocaïne ont été saisies dans 29 pays (les États membres de l'UE ainsi que la Norvège et la Turquie) en 2023, contre 323 tonnes en 2022. La Belgique occupe la première place en matière de saisies, avec 123 tonnes interceptées. Elle est suivie par l'Espagne (118 tonnes) et les Pays-Bas (59 tonnes).
Cette augmentation des importations de cocaïne vers l'Europe s'accompagne d'une plus grande disponibilité de la substance. Un phénomène qui s'observe notamment dans l'analyse des eaux usées des villes. En 2023 et 2024, ces analyses ont montré une augmentation des résidus de cocaïne dans la moitié des villes étudiées.
Le délai moyen entre la première prise de cocaïne et la demande pour un traitement étant en moyenne de 13 ans, l'Observatoire s'inquiète d'une forte augmentation de la demande dans les prochaines années et appelle les autorités à l'anticiper.
Autre point d'attention, l'utilisation de plus en plus fréquente de cathinones synthétiques, des substances aux effets stimulants similaires à ceux du khat. En deux ans, les saisies sont passées de 4,5 tonnes en 2021 à 37 tonnes en 2023. Avec sept nouvelles substances de ce type identifiées par les Systèmes européens d'information et d'alerte précoce (EWS), 178 types de cathinones synthétiques sont désormais identifiés et suivis en Europe.
En 2023, 53 sites de production de cathinones ont été démantelés, principalement en Pologne.
De façon globale, l'EUDA note une augmentation de la production de drogues en Europe. En plus des cathinones, 250 sites de production de méthamphétamines, 93 d'amphétamines, 36 de MDMA et 34 de cocaïne ont été démantelés en 2023.
"Nous devons concevoir un cadre européen et national complet de préparation pour réagir efficacement, en renforçant les services de prévention, de traitement et de réduction des risques et en les adaptant aux réalités d'aujourd'hui", note le directeur de l'EUDA, Alexis Goosdeel. "Pour atteindre ces objectifs, nous devons améliorer nos systèmes de surveillance et d'alerte et les utiliser pour renforcer notre capacité de réaction."
En 2023, 7.500 décès liés à l'utilisation de drogues (contre 7.100 en 2022) ont été enregistrés en Europe.