« Empoisonnement » par vaccination : le CMG soutient la généraliste mise en cause

La vague complotiste et anti-vaccin amène au prétoire une généraliste qui a vacciné contre le covid. Le Collège de Médecine Générale remet l’église au milieu du village. Il affirme que si la consoeur a agi dans les limites des recommandations et des connaissances du moment, elle ne peut être considérée comme fautive.

Le Collège de Médecine Générale (CMG) vient de publier un communiqué affirmant son soutien au Dr Schiepers, une généraliste qui exerce depuis 30 ans dans le Brabant wallon. Cette consoeur est citée à comparaître à la suite d’une plainte déposée par une patiente qui l’accuse d’empoisonnement par administration d’un vaccin qu’elle prétend « expérimental ». Ce genre de situation est malheureusement de plus en plus fréquent. La nouvelle présidente du Collège de Médecine Générale, le Dr Anne Gillet, exprime crainte de voir se développer une véritable épidémie de ce type d’attaque envers des médecins. « Cela vient du monde des antivax et sans doute aussi de patients qui ont eu à souffrir d’effets secondaires importants d’un vaccin quel qu’il soit » explique-t-elle.

Pourtant la situation est claire, dit la présidente. « Les autorités du pays ont été conseillées par des experts. Ceux-ci, s’appuyant sur les connaissances scientifiques de l’époque, ont recommandé la vaccination et les décideurs ont suivi leurs recommandations. »  Le Dr Gillet ajoute que le Collège a accompagné les médecins dans leur pratique pour les aider à comprendre et à appliquer les recommandations. Les généralistes y ont adhéré et ont ainsi pris leurs responsabilités pour le bien de la collectivité et des individus. 

Il faut rester nuancé devant une affaire judiciaire. Mais pour le CMG, les recommandations étaient connues du public et la vaccination n’était pas obligatoire en Belgique. Des personnes ont choisi de ne pas se faire vacciner. Les patients qui se sont présentés pour la vaccination étaient donc a priori informés et consentants. 

En pareille circonstance, le consentement est-il éclairé ? Bien sûr, reconnaît le Dr Gillet, la science peut se tromper et les connaissances d’un moment donné peuvent être incomplètes. Il n’est pas possible d’en dire plus que ce qui est établi. Si le médecin a agi conformément aux recommandations, en fonction du dossier médical du patient et dans les limites des connaissances du moment, il ne peut être considéré comme fautif.

Lire aussi: Une patiente accuse son généraliste de lui avoir inoculé un vaccin "expérimental"

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