La deuxième vague hypothèque les perspectives de reprise économique

La deuxième vague de la pandémie hypothèque les perspectives de reprise de l'économie l'an prochain après la chute de la croissance cette année, a laissé entendre le gouverneur de la BNB, Pierre Wunsch, devant la commission des Finances de la Chambre.

Le 10 septembre, le Bureau fédéral du Plan tablait sur une contraction de l'économie belge de 7,4% en 2020 (soit une amélioration par rapport à une prévision antérieure de 10,6%) avant de se redresser partiellement de 6,5% en 2021.

"Une grosse partie de l'activité perdue en 2020 devait revenir en 2021. Avec les discussions sur un deuxième lockdown et sur le vaccin, on sait maintenant que ce ne sera pas nécessairement le cas", a expliqué M. Wunsch.

A ses yeux, il faudra sans doute attendre que 2021 soit passée pour revenir aux courbes antérieures.

Le gouverneur, qui co-préside l'"Economic Risk Management Group" (ERMG) mis en place au début de la pandémie, a toutefois dressé un tableau en demi-teinte de la situation de la Belgique, observant par exemple l'augmentation considérable de l'épargne des Belges durant le confinement: 20 milliards d'euros "surépargnés" qui permettront de financer la hausse de la demande intérieure jusqu'à la fin de la législature.

La BNB ne s'attend pas pour le moment à une vague de faillites dans les prochaines semaines, en raison principalement des mesures prises par les pouvoirs publics. Le gouverneur plaide d'ailleurs pour le maintien d'un soutien public, quitte à ce que les autorités se montrent plus sélectives en fonction des mesures sanitaires qui sont prises. Des dispositions de soutien à l'investissement pourraient par exemple se révéler être des effets d'aubaine vu la faiblesse des taux d'intérêt.

Il y a toutefois une limite au soutien public. La BNB appelle au "réalisme" face au déficit budgétaire même si elle est consciente que le retour au niveau d'avant la crise (en dessous de 3%) n'est pas pour demain. "Aborder la fin de la législature et les élections avec un déficit de 6% du PIB ne serait pas très confortable, 6% ce n'est pas tenable à long terme. Il faut arriver à un niveau plus faible en 2024. Pourquoi pas 3% mais ce n'est pas un objectif qu'il faut se fixer en tout état de cause. Cela dépendra de la situation. Je pense qu'il est plus important que nous puissions montrer que nous menons une politique pour faire baisser le déficit de manière structurelle au lie u de viser un certain chiffre", a indiqué M. Wunsch.

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