La Belgique doit rapidement déployer les anticorps monoclonaux (Académie Royale de Médecine)

L’Académie royale de Médecine de Belgique demande le déploiement rapide des anticorps monoclonaux pour les patients immunodéprimés qui ne répondent pas ou peu à la vaccination. Pour ces personnes à risque de Covid sévère, il s’agit du seul traitement efficace en cas d’infection estime l'ARMB.

Les patients dont le système immunitaire est profondément déprimé répondent moins bien à la vaccination ; leur corps ne développe pas ou pas assez d’anticorps pour les protéger. Il s’agit notamment de patients ayant reçu une greffe d’organe ou de cellules, de ceux atteints de certaines formes de leucémie, de cancer, de ceux recevant certains traitements pour des maladies inflammatoires ainsi que de ceux souffrant d’immunodéficience congénitale.  
En Belgique, on peut estimer à entre 1000 et 3000 le nombre de personnes qui courent un risque accru de développer une forme sévère du Covid-19 et cela, tant que l’immunité collective ne sera pas atteinte. 
Pour elles, la seule arme aujourd’hui efficace en cas d’infection sont les anticorps monoclonaux. Ces molécules reproduisent la réponse immunitaire normale du corps après l’injection d’un vaccin. Les anticorps injectés permettent d’arrêter le virus avant qu’il atteigne les poumons. 
A ce jour, grâce à la mobilisation de leurs équipes médicales, plusieurs patients belges ont pu bénéficier de ce traitement à titre compassionnel. Pour les Académies royales de Médecine de Belgique, il y a urgence à  disposer de ces anticorps monoclonaux et à le faire approuver : « Dans plusieurs pays européens les anticorps monoclonaux sont déjà administrés aux patients. Chez nous, explique le Professeur Jean-Michel Foidart, Secrétaire perpétuel de l’ARMB, seuls quelques patients ont eu la chance d’en bénéficier à titre compassionnel. Il faut à présent les rendre disponibles pour tous les patients éligibles. Nous savons que les Ministres de la Santé travaillent sur ce sujet et nous souhaitons mettre l’expertise de nos scientifiques à leur service ».
Efficace contre les variants
En raison du coût du traitement et des contraintes logistiques, les Académies royales de Médecine de Belgique recommandent de réserver prioritairement les anticorps monoclonaux aux patients immunodéprimés à haut risque et d’adapter la liste, établie de manière scientifique et indépendante, en fonction de la réponse vaccinale de certaines populations de patients au vaccin anti-SARS- CoV-2. 
« Ces combinaisons d’anticorps sont une avancée scientifique majeure dont les patients les plus fragiles doivent pouvoir bénéficier au plus vite, d’autant qu’elles sont actives contre le variant dominant dans notre pays, explique le Professeur Michel Goldman, immunologiste et membre de l’ARMB.  En cas d’infection, leur pronostic vital en dépend. Ce traitement permettra d’éviter de longues hospitalisations pénibles et coûteuses. L’administration par voie intraveineuse ne nécessite, en effet, qu’un très court séjour en clinique. » 
Afin de faire progresser les connaissances liées à ce traitement du Covid-19 par immunothérapie passive, les Académies royales de Médecine de Belgique recommandent de créer un registre dans lequel seront consignées les informations relatives à l’efficacité et aux effets secondaires après injection d’anticorps monoclonaux. 

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