L’H.U.B. introduit une gouvernance collaborative en psychiatrie

Le Service de Psychiatrie de l’Hôpital Universitaire de Bruxelles (H.U.B.) met en œuvre un modèle de gouvernance collaborative inspiré d’expériences internationales, annonce l’institution mercredi dans un communiqué. Présentée mardi à Paris lors des 11es Rencontres Soignantes en Psychiatrie organisées par la revue Santé Mentale, cette démarche renouvelle la manière d’organiser le travail des équipes en santé mentale.

Le modèle adopté par l’H.U.B. repose sur une approche en réseau, où les aspects médicaux, psychologiques, sociaux et environnementaux sont considérés comme interconnectés. L’objectif est de mieux comprendre la situation globale du patient et d’adapter les soins en conséquence.

« On ne peut pas réduire une personne à ses symptômes psychiatriques, ni à une seule cause. Ce modèle collaboratif permet de relier les éléments médicaux, psychologiques et sociaux entre eux », explique le Pr Pierre Oswald, directeur du Service de Psychiatrie de l’H.U.B. « Le patient n’est plus pris en charge par un seul regard, mais accompagné par une véritable équipe qui pense et agit ensemble. »

Chaque professionnel — psychiatre, psychologue, infirmier, ergothérapeute ou assistant social — participe à la définition et à la réévaluation hebdomadaire des priorités de soin. Le rôle infirmier y est renforcé, garantissant la cohérence et le lien entre les disciplines.

« Ce modèle redonne du sens à notre travail », souligne Anthony Arend, infirmier chef du service. « On ne se contente plus d’exécuter des prescriptions : on réfléchit ensemble, on apprend à écouter les autres métiers. Cela renforce la cohésion et la qualité des soins. »

Cette approche se veut avant tout organisationnelle et humaine, intégrant également les proches, la première ligne et les structures communautaires dès le début de l’hospitalisation afin de préparer le retour à domicile.

Le Service de Psychiatrie de l’H.U.B. souhaite devenir, à terme, un pôle de référence pour ce type de collaboration intégrée et encourage d’autres institutions — hôpitaux psychiatriques comme services de psychiatrie généraux — à s’en inspirer.
« Ce n’est pas une méthode miracle, mais une évolution nécessaire », souligne le Pr. Oswald. « Nous voulons ouvrir un espace de réflexion et de coopération entre soignants, redonner du souffle à nos pratiques, et replacer le patient au centre, non pas comme un objet de soin, mais comme une personne au cœur d’un réseau vivant. »

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