Depuis le début de cette inondation, le CHU de Liège a accueilli 184 patients dont la pathologie était directement liée aux événements. Une bonne vingtaine d’entre eux ont été hospitalisés. Il s’agit essentiellement d’hypothermies, de patients en manque de médicaments ou d’hypo-oxygénation. Pour une seule personne, le pronostic vital est engagé. L’activité a été intense et il en sera encore de même dans les prochaines heures.
Ce dimanche, le docteur Romain Betz, coordinateur du plan d’urgence hospitalier au CHU de Liège précisait à la RTBF qu'il y a eu 170 admissions au CHU de Liège : "Un quart des patients ont fait l’objet d’une hospitalisation. Et trois-quarts ont pu rapidement quitter l’hôpital".
Virginie Baÿ, infirmière et cheffe des services d’urgence, décrit l’état des patients : "La plupart des personnes admises n’avaient pas de blessures importantes. On a eu des petits traumatismes comme des fractures et des coupures. On a aussi des décompensations de pathologie à cause du manque de médicament ou d’oxygène pour certains patients". Et de compléter : "Beaucoup de patients sont arrivés à l’hôpital en état d’hypothermie ou de déshydratation".
Certaines personnes qui arrivent aux urgences nécessitent, en plus du soutien médical, d’un soutien psycho-social. Le CHU de Liège a rappelé les psychologues et les assistants sociaux pour assurer cet accompagnement.
« Nous faisons de la prévention du syndrome de stress post-traumatique, expliquent Mireille Monville et Eric Adam, responsables de l’axe psychosocial au CHU de Liège. Nous tentons par des mots et des postures de ramener des personnes extrêmement choquées, parfois dans des états d’effroi, vers un sentiment de plus grande sécurité. Ce travail d’humanisation est également effectué dans les centres d’accueil mais il est fondamental dans une situation aussi dramatique. C’est de l’accueil de toute première ligne pour redonner aux personnes un sentiment de sécurité. »
Au Sart-Tilman, ND des Bruyères et Ourthe-Amblève à Esneux.
Le programme est normal. Les consultations et opérations chirurgicales seront reprises dès lundi.
La clinique de Chaudfontaine
A été inondée et restera fermée au moins une semaine. Les consultations qui y étaient programmées seront déplacées et les patients prévenus par notre call-center.
La policlinique du Brull
Qui avait été fermée mercredi, rouvrira par contre ses portes dès lundi avec un programme de consultations complet.
Centre logistique de Chênée.
Les locaux seraient déjà accessibles …si la zone n’était pas affectée par une panne électrique sur le réseau. Un groupe électrogène veille à l’alimentation des chambres froides importantes pour la conservation de différents médicaments.
Centres de prélèvements
- Les centres sont ouverts au Sart-Tilman, à ND Bruyères et, à partir de lundi, au Brull et à Esneux.
- Les centres d'Angleur, Chaudfontaine, Tilff (Méry) et Trooz resteront fermés sans doute toute la semaine prochaine.
- Nos autres centres périphériques (Beaufays, Botanique, Haccourt, Soumagne) devraient être accessibles (et par le personnel qui y travaillera et par les coursiers) dès lundi.
"Le CHU de Liège a également une pensée pour les membres de son personnel directement impacté par la catastrophe. Il y a aussi parmi notre personnel des agents qui sont venus travailler alors qu’ils résident dans des zones inondées. Certains sont même directement impactés. J’ai demandé au service RH de mettre en place les mécanismes de gestion et d’organisation qui permettront de les soutenir au mieux, de manière personnalisée et adaptée" a conclu Julien Compère.
Le ministre de la santé, Frank Vandenbroucke s'est rendu dimanche dans la clinique de la Bruyère du CHU de Liège. Il a également pu constater la fatigue du personnel soignant : "Il faut bien reconnaitre que le personnel est à bout. Il nous faut mener une réflexion sur la capacité de notre système à réagir à des crises qui durent des mois" déclarait-il dimanche lors du JT de la RTBF .
