Le KCE a examiné comment optimiser le dispositif des forfaits incontinence pour patients non institutionnalisés. Outre des simplifications administratives et des révisions de critères d’accès, il suggère de pallier la sous-information manifeste du public et des professionnels. Et avertit: l’achat subsidié de protections semble engendrer une certaine inaction thérapeutique.
On estime à +/- 400.000 les Belges à souffrir d’une forme ou l’autre d’incontinence, de gravité variable. En 2016, 108.000 personnes ont bénéficié du petit forfait (165 €/an) pour «incontinence urinaire non traitable» ou du grand forfait (506 €) pour «personnes incontinentes dépendantes», recevant des soins à domicile ou soutenues par un aidant proche.
C’est le MG qui initie les demandes de petit forfait auprès des OA, et l’infirmier à domicile (très majoritairement) celles de grand forfait, échelle de Katz à l’appui. Le KCE préconise de fondre les formulaires en un modèle unique et d’habiliter d’autres catégories de médecins impliqués dans les questions d’incontinence à prescrire le petit forfait: urologues, gériatres, gynécologues, pédiatres, chirurgiens colorectaux, gastro-entérologues et neurologues.
Les forfaits, dit-il par ailleurs, poussent surtout les bénéficiaires à acheter des langes, pas à s’engager dans une démarche active de traitement. Il regrette aussi que le marketing des protections absorbantes présente le problème comme une fatalité liée à l’âge. Il suggère de coupler plus explicitement le petit forfait à un essai de traitement chez qui c’est raisonnablement envisageable.
Enfin, le KCE réclame une sensibilisation du public et des médecins à l’existence des forfaits. Les MG francophones semblent ainsi moins rodés que leurs pairs flamands au petit forfait : 86,5% des bénéficiaires résident en Flandre, contre 12,5% en Wallonie et… 1% à Bruxelles.