Un patient virtuel pour former les jeunes médecins à la consultation

Des chercheurs français du CNRS ont mis au point un "serious game" pour aider les jeunes médecins à se former à la consultation. Ceux-ci se retrouvent face à un avatar qui expose ses symptômes. Un ersatz de consultation, où l’étudiant doit interagir avec un système d'intelligence artificielle (IA) en tapant ses réponses.

De plus en plus de chercheurs tentent de s’immiscer au coeur de la relation médecin-patient pour optimaliser des habitudes ancestrales. Pierre Zweigenbaum et son équipe du Laboratoire d’informatique pour la mécanique et les sciences de l’ingénieur (Limsi) du CNRS, à Orsay se sont penchés sur cette dynamique médecin-patient en développant un serious game. Au travers de leur recherche, ils entendent avec ce simulateur «  enseigner de manière ludique comment mener une consultation avec un patient » dit-il sur CNRS-journal, site d'information scientifique destiné au grand public.

Concrètement, lorsque le jeune médecin pose une question au patient virtuel (saisie au clavier), un système de dialogue en langue naturelle analyse cette question, la traite dans le contexte du dialogue en cours, et compose une réponse. Cette réponse est prononcée oralement par un système de synthèse
vocale (Voxygen) avec animation voix/lèvres de l’avatar (Interaction Healthcare). Après consultation, l’apprenant peut prescrire un traitement et vérifier les éventuelles interactions médicamenteuses (VIDAL). L’expertise du CHU d’Angers (centre de simulation en santé) sous-tend le projet.
 Trois cas cliniques sont actuellement disponibles en anesthésiologie, pneumologie et cardiologie..

Un des objectifs du projet est aussi d’améliorer la socialisation et les capacités attentionnelles du médecin lors de l’étape d’anamnèse de la consultation. Pour  Pierre Zweigenbaum, au-delà de la simple technologie, l’intelligence artificielle permet parfois de mieux cerner la relation médecin-patient et aussi de s’adapter à     « l’étendue du vocabulaire utilisé en médecine» et à la différence de vocabulaire du médecin et du patient.  Pierre Zweigenbaum a pu se rendre compte de cette différence lors d’un récent travail pour l’Agence du médicament en analysant les forums médicaux sur Internet pour faire de la pharmacovigilance. « La langue des patients sur Internet est très différente et les médicaments ont même parfois des surnoms ». L’amélioration de la compréhension entre le médecin et le patient ne peut en effet qu’optimaliser la qualité des soins de santé....

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