Télé-expertise : nomenclature en préparation

Le dossier de télé-expertise a avancé lors de la dernière medicomut.Le conseil technico-médical de l’Inami va élaborer la nomenclature définitive des téléconsultations et des expertises (télé-ophtalmologie et dermatologie)  Pour la télé-ophtalmologie, un groupe de travail a déjà initié trois projets. 

Le premier est Chronicare, qui dépiste la rétinopathie chez les patients diabétiques. Un fond d'œil est réalisé via une infirmière spécialisée qui transmet les images à un ophtalmologue. À son tour, il envoie le protocole au médecin généraliste. Surtout en Wallonie – faute d'ophtalmologistes en nombre suffisant – le déploiement de ces infirmières spécialisées est d'une grande importance.

Un deuxième projet s'appelle Mona est similaire au premier avec en plus l'utilisation de l'Intelligence Artificielle

Enfin, il y a Temeoo, qui dépiste l'amblyopie chez les enfants, mais se concentre aussi plus généralement sur les maladies oculaires, le glaucome, la DMLA et la rétinopathie diabétique. Ici, ce sont des optométristes qui vont travailler sous la supervision à distance des ophtalmologistes.

Après discussion sur ces trois projets, il a été décidé que ces derniers doivent faire l'objet d'une évaluation plus poussée sur le plan scientifique et organisationnel. Cette évaluation peut être effectuée par les associations professionnelles scientifiques. Pour l'instant, l'objectif n'est pas de poursuivre ces projets dans le cadre de l'assurance maladie obligatoire.

Voir les besoins

Par ailleurs, le groupe de travail Téléexpertise préconise de ne pas poursuivre les travaux par le biais de projets pilotes, mais de prévoir directement dans la nomenclature une proposition de prestation pour la téléexpertise qui peut être largement utilisée

Le groupe de travail a attiré l'attention sur les points clés suivants : La possibilité d'orienter la demande vers plusieurs médecins ou spécialités, la nécessité d'assurer le lien avec le DMI/DPI , la traçabilité des téléexpertises effectuées, l'utilisation de plateformes sécurisées et l’accessibilité à toutes les disciplines médicales.

Simple et complexe

Sur base des discussions menées ces derniers mois au sein des différents groupes de travail sur la télémédecine, une première proposition a été développée comme base de discussion : un avis médical simple et court peut être facturé s'il est fait par téléphone, courrier ou chat. L'honoraire comprend également le volet administratif qui est lié à cet avis médical. 

Par ailleurs, il y a la consultation à distance, qui est un peu plus complexe. Elle intervient sur proposition du médecin et avec le consentement libre et éclairé du patient ou de son représentant : cette téléconsultation n'est possible qu'avec un patient déjà connu. Elle est enregistrée dans le dossier du patient selon des pratiques spécifiques.

La question est à présent de savoir si la nomenclature va être rendue immédiatement accessible à toutes les disciplines médicales : généraliste-spécialiste, spécialiste-spécialiste, intra-muros.  Une autre question est en débat : le médecin demandeur est-il remboursé en plus du médecin expert ? 

Dans la convention nationale 2021 entre médecins et caisses d'assurance maladie, une enveloppe de 200 000 euros est déjà prévue pour un projet de télé-expertise via des applications mobiles et 150 000 euros pour la télé-ophtalmologie.

L’objectif est qu’un règlement de nomenclature définitif puisse entrer en vigueur rapidement.

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