e-prescription reportée: ce qui chagrine le GBO

Le GBO n’est pas mécontent des accommodements obtenus en matière d’e-prescription lors du Comité de l’assurance de lundi à l’Inami. Le report à juin 2018 n’est toutefois pas cette synchronisation espérée avec l’obligation de passage au DMI. Les confrères de 62 ans en juin 2018 devront d’ailleurs se conformer à cette dernière, en 2021, pour prétendre à leur prime de soutien à la pratique.

Sollicité par Medi-Sphere après l’annonce du report à 5 mois de la prescription électronique, Paul De Munck se déclare «content que le GBO/Cartel ait été entendu pour une partie de ses préoccupations». Et ce, bien qu’au départ, il se soit senti isolé dans ce combat, que l’ABSyM n’a rejoint que tardivement. Le fait par exemple que les visites au chevet du patient, à domicile ou en maison de repos, aient été soustraites à l’obligation de prescription électronique est assurément un accommodement à ne pas bouder.

Cela étant, le président du GBO émet quelques réserves quant à l’assouplissement prévu pour les confrères âgés. Pour mémoire, les prescripteurs qui auront 62 ans ou plus à la date-butoir du 1er juin 2018 ne seront pas contraints de reléguer leur carnet d’ordonnances papier. Le syndicat continue de regretter qu’il n’y ait pas ce couplage «logique», entre l’obligation de prescrire électroniquement et celle de passer du dossier papier au dossier informatisé. «Même les médecins ayant 62 ans en juin ne seront pas exemptés de l’obligation de DMI en 2021, pour pouvoir prétendre à leur prime de pratique intégrée et au remboursement du DMG.» Dans les professions médicales, il n’est pas rare que l’on poursuive son activité au-delà du cap des 65 ans. Pour en revenir à l’e-prescription, «j’aimerais avoir la certitude que les confrères qui ont déjà 65 ans et exercent toujours, et ceux qui auront 65 ans en juin 2021, pourront poursuivre leur activité s’ils le souhaitent sans être contraints de passer un jour ou l’autre à la prescription électronique.»

Pas de paperless absolu

Paul De Munck signale encore que son groupement «continuera d’attirer l’attention des autorités sur des difficultés pratico-pratiques» qui rendent déraisonnable la généralisation de l’e-prescription avec éviction totale de l’ordonnance papier.

Il faut songer aux cas de pannes informatiques, liées à l’équipement du médecin ou pas (panne des e-services, de réseau…), ainsi qu’à tous les patients ne disposant pas d’un numéro NISS: SDF, bénéficiaires de l’AMU, personnes sans couverture, fonctionnaires UE… Le président du GBO demande qu’on n’interdise pas totalement le papier, «pour maintenir un minimum d’élasticité dans le système». Des exceptions sont déjà prévues par les autorités, indique-t-il, qui disent qu’elles admettront les «cas de force majeure». Les ordonnances à l’ancienne seront-elles bien acceptées quand le médecin n’aura pas pu faire autrement? A juger sur pièce…

> Lire aussi : La prescription électronique obligatoire reportée au 1er juin 2018

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Derniers commentaires

  • Isabelle KOENIG

    07 décembre 2017

    Bonne chance! les Allemand ont essayer depuis 15 ans de trouver une solution !
    Ils ont abandonnés car trop cher et non fonctionnel.
    Effectivement comment résoudre les prescriptions de tous les expats en Belgique non affiliés
    à l'INAMI? la montagne d'exceptions ne fait que commencer, en pratique le sommet deviendra de jour en jour moins accessible bonne chance Mme De Block ! Vous feriez bien de garder notre argent et vôtre énergie pour des causes plus utiles aux patients.
    Merci aussi pour le manque de subvention et de formation sur le sujet.
    Mais il est bien connu que la Belgique n'a pas beaucoup de considération pour ses médecins!
    Dr. I. Koenig