Double cohorte : manifestation des étudiants en médecine ce vendredi

« L’heure est venue de manifester à nouveau notre colère auprès des acteurs politiques en charge du dossier « double cohorte » en médecine » peut-on lire sur la page Facebook des étudiants en médecine qui annoncent une manifestation vendredi après midi devant le cabinet de Maggie De Block. 

En effet, cette année deux promotions de médecins vont être diplômés en même temps et l’ensemble des associations estudiantines craignent le pire   « Par manque de financement et de bonne volonté politique, des centaines d’étudiants diplômés pourraient être empêchés de poursuivre leur formation en Belgique ! »

Près de 2.000 étudiants sont en réalité concernés, 980 à l'Université catholique de Louvain (UCL), entre 400 et 450 à l'Université de Liège (ULg) et un nombre similaire à l'Université libre de Bruxelles (ULB), selon Vicron Mickelet, étudiant administrateur de la faculté de médecine de l'ULB.

En décembre 2016, une note de la cellule planification de l'offre des professions de soins de santé du SPF Santé publique estimait le déficit de places de stage, dû à cette double cohorte, à 1.505 en Belgique, dont 444 en Communauté flamande et 1.061 en Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette estimation implique que les stagiaires n'ayant pas obtenu une place dans la spécialité de leur choix se dirigent vers une autre spécialité ayant encore des places, souligne la note. Si tel n'était pas le cas, le déficit serait plus élevé.

Sur les 29 spécialités répertoriées dans le cadre de cette projection, 19 seraient déficitaires en termes de places de stage en 2018 en Communauté flamande et 20 en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Les francophones semblent donc les premiers impactés par la double cohorte, le nombre d'étudiants au sud du pays étant "trois fois plus élevé" qu'en Flandre vu l'absence de sélection, relevait Mme De Block en juin dernier. Elle avait alors indiqué que 10 millions d'euros avaient été mis de côté pour financer l'organisation de stages supplémentaires mais qu'elle entrevoyait "un problème très difficile" pour offrir un stage de qualité à tous les étudiants de la double cohorte, "surtout du côté francophone".

La situation est connue depuis six ans au moins, soulignent les organisations étudiantes. Et pourtant, elles constatent qu'aucune solution n'a encore été dégagée. Elles s'inquiètent que les étudiants soient dans l'impossibilité de poursuivre leurs études ou que leur formation soit de moindre qualité, à cause d'un manque de moyens financiers et de maîtres de stages.

C’est pourquoi  les associations d’étudiants appellent une nouvelle fois à manifester devant la Tour des Finances où se trouve le cabinet de Maggie De Block.

Ils espèrent pouvoir présenter  leurs 6 principales revendications :

  • Une augmentation des places de formation et un maintien de sa qualité
  • Une place d’assistanat pour chaque diplômé en 2018
  • Une révision des critères de maîtres de stage
  • Le maintien de la formation de médecine générale en 3 ans
  • Une augmentation des bourses de recherche
  • Un financement suffisant des hôpitaux et de tous les lieux de stages à hauteur de leurs besoins

Des revendications partagées par l’AGL Woluwé, l’AGL, le BEM, le BEA, la Fédé, le CIUM et la FEF

Rendez-vous est donné à 13 h à la gare centrale pour un départ en cortège jusqu’à la tour des finances où la manifestation devrait se dérouler de 14 à 16 heures. Les organisateurs s'attendent à une mobilisation monstre ce vendredi, Vicron Mickelet espérant même jusqu'à 900 manifestants.

 > Lire aussi : Double cohorte : les étudiants dans la rue soutenus par l’Absym

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