Des psychologues devant le Conseil d'Etat contre le nouveau régime de remboursement

Quatre associations de psychologues ont saisi le Conseil d'Etat, jeudi, dans l'espoir de faire retirer une nouvelle convention visant à rendre les soins psychologiques plus accessibles. Ils dénoncent notamment une violation du secret professionnel et redoutent une application arbitraire de ce texte.

Grâce à un accord entre l'Inami, le SPF Santé publique et les organisations faîtières Union Professionnelle des Psychologues Cliniciens Francophones & Germanophones (UPPCF) et Beroepsvereniging voor Klinisch Psychologen (VVKP), une visite chez un psychologue pourra désormais être tarifée à 11 euros, sous conditions et pour un nombre limité de séances. Mais cet arrangement n'est pas bien accueilli par t ous.

L'Association professionnelle des psychologues cliniciens de la parole et du langage (Appelpsy-Klipsy) et l'Union Professionnelle des Psychologues (Uppsy-Bupsy) se sont adressées au Conseil d'Etat pour demander l'annulation de la convention. Ce sont des organisations plus petites que les deux premières, mais elles représentent ensemble des centaines de psychologues, selon Stef Joos de l'Uppsy-Bupsy.

Ces organisations estiment que la convention viole leur secret professionnel, car le régime de remboursement prévoit un rôle pour le médecin généraliste. Le psychologue devrait ainsi partager avec ce dernier les données concernant le patient. 

"Ce n'est pas un problème si le médecin est déjà au courant, mais nous savons grâce à une enquête que c'est rarement le cas", explique M. Joos. "Pour la plupart des patients, le généraliste ne sait rien. Le fait que vous perdiez votre droit au remboursement si vous ne voulez pas que votre généraliste sache que vous consultez un psychologue est un problème."

En outre, le financement limité - 151 millions d'euros - signifie que les soins moins coûteux ne seront pas encore possibles pour chaque patient ni pour chaque psychologue. "Il y aura une sélection de ceux qui pourront en bénéficier et de ceux qui ne le pourront pas. Personne ne sait sur quoi cela se fondera", ajoute M. Joos. "C'est complètement arbitraire."

Comme alternative, les quatre associations proposent d'étendre le remboursement déjà existant par les mutualités.

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