Des économistes belges proposent un nouvel indicateur de bien-être

Des économistes de l'UCLouvain, de l'ULB, de la KULeuven et de l'UAntwerpen ont mis au point un nouvel indicateur de bien-être individuel, au-delà de la richesse financière. Cet outil d'évaluation des politiques sociales permet d'identifier les catégories de personnes les plus mal loties dans notre société. Il est présenté dans un livre paru mercredi, intitulé «En faut-il peu pour être heureux? Conditions de vie, bonheur et bien-être en Belgique», annonce l'UCLouvain.

Pour les 12 auteurs de l'ouvrage, ni les indicateurs objectifs (par exemple sur la base des revenus) ni les indicateurs subjectifs (par exemple sur la base du bonheur éprouvé) ne mesurent le bien-être.

Pour ‘chiffrer’ ce bien-être, ils proposent un indicateur appelé le ‘revenu équivalent’, qui tient compte non seulement des différentes dimensions du bien-être, mais aussi de l'opinion qu'ont les personnes quant à ce qui est important dans leur propre vie. 

«Le revenu équivalent corrige les revenus ou le bien-être matériel de l'individu en fonction de sa situation dans d'autres dimensions, telles que la santé ou la qualité du logement. Il est donc obtenu en soustrayant de la consommation mensuelle des répondants leur disposition à payer pour une situation parfaite dans d'autres domaines de la vie», explique le consortium, dont font notamment partie François Maniquet (UCLouvain) et Bram De Rock (ULB) . 

A revenu égal, plus une dimension de sa vie est problématique, plus on est prêt à renoncer à un grand montant de consommation pour la rétablir. Ainsi, pour ceux dont le logement est plus important que la santé, une moins bonne situation en matière de logement pèsera plus qu'une mauvaise santé dans la correction du revenu. 

Cet indicateur a été testé auprès d'un échantillon représentatif de 3.400 adultes issus de 2.000 familles belges. Tous ont été interrogés sur leur situation objective puis sur leur appréciation subjective de différents aspects de leur vie. Ensuite, les chercheurs leur ont demandé à quel montant de consommation ils seraient prêts à renoncer mensuellement pour jouir d'une bonne santé, d'un meilleur job, d'un beau logement, etc. 

Les résultats montrent que, parmi les Belges au bas de l'échelle du bien-être, les familles monoparentales, celles issues de l'immigration et celles dont les parents sont peu qualifiés et/ou sans emploi sont surreprésentées. Ces personnes devraient recevoir une attention particulière de la part des responsables politiques, estiment les universitaires. 

Le livre «En faut-il peu pour être heureux?» est publié aux éditions Anthemis. Une version en néerlandais ("Wat heet dat gelukkig zijn? ") est disponible aux éditions Garant.

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