Covid-19 : des « OST » pour aider les généralistes wallons à identifier et gérer les clusters locaux

OST, pour “Outbreak Support Teams”. C’est le nom de cellules qui vont émerger en Wallonie, complétant le dispositif fédéral, régional et provincial de lutte anti-covid-19. Gérées par un ou des cercles, financées par l’administration, elles incluront un équivalent temps plein MG. Leur mission ? Notamment chercher les clusters locaux. 

En gestation à l’AViQ, en collaboration avec la FAGW et la PPLW (la plateforme de 1ère ligne wallonne), les OST ambulatoires seront au nombre de 8 (3 pour le Hainaut, 2 pour la province de Liège, 1 pour Namur, 1 pour le Brabant wallon et 1 pour le Luxembourg). Elles auront pour pendants des OST hospitalières, au territoire cadrant avec les réseaux hospitaliers, qui se concentreront surtout sur la psychiatrie/psychologie médicale, la gériatrie, la pharmacie clinique et l’hygiène hospitalière.

Guy Delrée, président de la FAGW, dépeint le rôle des OST ambulatoires. Il voit dans l’initiative (qui découle de la CIM de juin) « une reconnaissance du travail des gens de terrain, par leur inclusion dans le dispositif. Les OST disposeront d’outils, dont le site EpiStat de Sciensano et ses données par commune, et seront en liaison avec les inspecteurs d’hygiène fédéraux et régionaux. Quand un MG établit un diagnostic de covid chez un patient, il ne pousse pas les recherches au-delà. Mais, évidemment, il a la puce à l’oreille quant à l’existence d’un foyer s’il voit plusieurs scouts arriver pour se faire tester, ou les joueurs du club de tennis. Avec l’OST, des confrères qui connaissent les spécificités locales vont investiguer ce genre de situation, repérer les points de contamination. » 

Les OST viendront en aide à ces clusters, coordonneront leur prise en charge par la profession (et la 2ème ligne si nécessaire). Elles auront aussi pour tâche de rappeler les consignes de prévention et d’hygiène des autorités sanitaires. Elles s’occuperont des collectivités de leur province (MR(S), écoles, camps, centres sportifs…) ainsi que du secteur privé (restaurants, entreprises, événementiel…). 

Le périmètre d’action est donc la province, par souci de cohérence avec les cellules de crise provinciales. Une OST pourra être sous la tutelle d’un ou plusieurs cercles voisins. Guy Delrée pronostique que les rapprochements seront sans doute moins évidents en Hainaut ou à Liège, où les cercles sont petits et nombreux. « De quoi alimenter la réflexion sur la taille viable et les éventuelles fusions. »

Chaque OST inclura un ETP généraliste. « Idéalement, la fonction sera répartie sur plusieurs têtes ; elle demande de la disponibilité 7 jours sur 7 », poursuit le Dr Delrée. Y a-t-il un profil de généraliste collant particulièrement à ce nouveau boulot, financé par l’AViQ ? « Non, mais par endroits, on peut déjà imaginer qui ce sera : des MG qui se sont déjà mobilisés au printemps dans la gestion de la crise, bénévolement, au détriment de leur pratique privée. Les OST sont une affirmation de ce rôle. Elles seront synonymes de plus d’investissement-temps et de professionnalisme, car il y a cette fois une rétribution et du support : les médecins seront entourés par un ETP infirmier et un ETP administratif. Le job n’est pas défini de façon précise, pour ne pas être trop restrictif et s’adapter à la forme que va prendre la 2ème vague. » 

Vu la progression inquiétante du virus, les OST doivent être rapidement mis en place, souligne le Collège de médecine générale. « Les projets devraient être envoyés [à l’AViQ] pour le 20/08. Trois des 8 OST démarreront le 01/09 et les autres +/- 1 mois plus tard », annonce-t-il.

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