Covid-19: des laboratoires pharmaceutiques attentifs aux risques de pénurie de médicaments

Des laboratoires pharmaceutiques européens se disent attentifs à d'éventuelles pénuries de médicaments dans le cas où le coronavirus covid-19 entraînerait des problèmes d'approvisionnement en substances actives et excipients, qui sont principalement produits en Asie.

«Pour les approvisionnements, nous suivons de près la situation pour nous assurer qu'il n'y a pas de discontinuité», a expliqué une porte-parole du laboratoire français Sanofi. «En général, nous avons plusieurs fournisseurs pour nos matières premières clés afin de limiter le risque de rupture d'approvisionnement et la situation en Chine n'est pas différente», a-t-elle ajouté.

Le groupe pharmaceutique britannique GSK s'est lui aussi voulu rassurant, tout en disant regarder de près la situation. «A court terme cela va, mais évidemment c'est quelque chose que nous devons continuer à surveiller. Nous vérifions régulièrement nos chaînes d'approvisionnement dans leur ensemble dans ce genre de situations et nous sommes préparés pour ce genre de problèmes», a déclaré la directrice générale Emma Walmsley, la semaine dernière lors d'une conférence téléphonique à l'occasion de la publication des résultats de GSK.

Le gouvernement britannique a, quant à lui, indiqué mardi être en train d'évaluer l'impact potentiel du virus sur l'approvisionnement en médicaments et matériels médicaux. Il a demandé aux groupes pharmaceutiques, par mesure de précaution, de conserver quand c'est possible les stocks qu'ils avaient constitués en prévision de possibles perturbations liées au Brexit.

Les principes actifs, les molécules nécessaires à la fabrication du médicament sont massivement produits en Asie. Ainsi, 80% des substances actives utilisées pour des médicaments dans l'Union européenne proviennent de pays tiers, l'Inde et la Chine concentrant à elles seules 60% des sites.

Thomas Cueni, le directeur général de la fédération internationale des fabricants pharmaceutiques (IFPMA), a lui aussi expliqué, ce jeudi à Genève, que la situation n'était pas inquiétante pour le moment, les entreprises pharmaceutiques disposant de stocks. «Évidemment, cela va dépendre de combien de temps la production manufacturière peut être impactée par l'épidémie», a-t-il précisé.

Lors d'une réunion convoquée en urgence à Bruxelles, la commissaire européenne chargée de la Santé Stella Kyriakides a assuré qu'il n'y avait «pas jusqu'à présent de pénurie de médicaments rapportée», alors que plusieurs pays se sont inquiétés d'un tel risque si l'épidémie perdurait.

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