Coronavirus - Plus de 560 morts, les restrictions se durcissent dans le monde

Les mesures de restriction contre l'épidémie de pneumonie virale, qui a tué plus de 560 personnes, s'intensifiaient jeudi à travers le monde et deux navires de croisière étaient placés en quarantaine pendant que la Chine s'efforçait de remédier à son manque criant de lits d'hôpitaux.

Plus de 28.000 personnes sont désormais atteintes du nouveau coronavirus à travers la Chine où un nombre croissant de villes imposent à des dizaines de millions d'habitants des mesures drastiques de confinement.

Hors de Chine continentale, plus de 240 cas de contamination sont désormais confirmés dans une trentaine de pays et territoires.

Des milliers de voyageurs et membres d'équipage sont consignés sur deux navires de croisière en Asie.

Au Japon, le Diamond Princess est maintenu en quarantaine après la confirmation de 20 cas à bord. Quelque 3.700 personnes sont confinées dans leur cabine.

A Hong Kong, quelque 3.600 personnes subissent un sort similaire sur le World Dream, dont trois anciens passagers ont été testés positifs.

 

Suspensions de vol prolongées

 

De nombreux pays musclent leurs restrictions. Le Vietnam est devenu le dernier pays en date à interdire l'entrée aux voyageurs arrivant de Chine. Plus radicale, l'Arabie saoudite a interdit les voyages en Chine aux Saoudiens et à ses résidents étrangers, sous peine de sanctions.

L'Italie surveille la température de tous les passagers en provenance de l'étranger et l'Autriche impose des contrôles de température à l'aéroport de Vienne pour les passagers en provenance de Pékin.

L'Indonésie a interrompu ses liaisons aériennes avec la Chine, bloquant sur l'île touristique de Bali des milliers de touristes chinois - auxquels les autorités chinoises proposeront vendredi des vols de rapatriements.

Dans ce contexte, les compagnies aériennes Air France et KLM ont annoncé la prolongation jusqu'au 15 mars de la suspension de leurs vols vers la Chine continentale. Virgin Australia va, elle, cesser ses vols vers Hong Kong, à l'instar des américaines United et American Airlines.

Sous pression, les autorités hongkongaises ont fermé la quasi-totalité des postes frontières avec le reste du pays et imposeront à partir de samedi une quarantaine de deux semaines à tous les visiteurs venant de Chine continentale.

Paniqués par un risque supposé de pénurie, les Hongkongais se sont rués dans les supermarchés pour constituer des stocks de papier toilette.

Alors qu'ils s'étaient dits mercredi "extrêmement inquiets", les organisateurs des Jeux Olympiques de Tokyo-2020 ont assuré que l'événement se déroulerait "comme prévu".

Le bilan de l'épidémie s'élève à 563 morts en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao), où presque 3.700 nouveaux cas de contamination ont été annoncés en un seul jour. Ailleurs, deux décès ont déjà été imputés à la maladie, l'un aux Philippines et l'autre à Hong Kong.

Le taux de mortalité du nouveau coronavirus, autour de 2%, reste pour l'heure très inférieur à celui du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère) qui avait tué 774 personnes dans le monde en 2002-2003.

 

Hôpitaux de fortune

 

Deux semaines après la mise en quarantaine de facto de la ville de Wuhan puis d'une grande partie de sa province, le Hubei (centre), berceau de l'épidémie, le système de santé local reste débordé par l'afflux de patients.

A Wuhan, un hôpital de fortune de 1.000 lits construit en dix jours a accueilli mardi ses premiers malades. L'ouverture d'un second établissement du même type, d'une capacité de 1.600 lits, doit suivre.

Et les autorités ont annoncé la conversion d'une dizaine de bâtiments publics de la ville, dont des centres culturels ou des gymnases, en cliniques improvisées.

La métropole de 11 millions d'habitants connaît une "grave" pénurie de lits, ainsi que "d'équipements et de matériel", s'est désolé Hu Lishan, un haut responsable de Wuhan.

Parallèlement, le groupe chinois de biotechnologie BGI annonçait jeudi l'entrée en service à Wuhan d'un laboratoire capable de traiter chaque jour plus de 10.000 tests de dépistage du virus.

Ailleurs en Chine, les mesures de confinement s'étendaient dans un nombre toujours croissant de villes.

De nombreuses localités, jusqu'aux régions de l'extrême nord-est, proposent des primes en cas de dénonciation de personnes venues du Hubei.

A Nanchang (centre), les pharmacies sont tenues de rapporter aux autorités l'identité des personnes achetant des médicaments contre la toux ou la fièvre.

L'économie chinoise pourrait être durablement plombée, alors que dans de nombreuses provinces, la plupart des entreprises et usines ne redémarreront pas avant le 10 février au mieux.

Le géant électronique taïwanais Foxconn, fournisseur clé de l'américain Apple, a indiqué que les ouvriers d'une de ses usines au Henan (centre de la Chine), un site géant de production d'iPhones, seraient placés en quarantaine pour au moins une semaine.

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