Le Comité Inter-Universitaire des étudiants en Médecine (CIUM) réagit lundi dans un communiqué ,à la proposition d’arrêté voté par le Conseil des Ministres en faveur de l’instauration d’un concours d’entrée en médecine.
Pour rappel, depuis 2017, un examen d’entrée limite l’accès aux étudiants désirant débuter des études de médecine, en dépit de l’état actuel de pénurie et la demande importante de médecins dans la population.
Vendredi 5 juin, une nouvelle proposition d’arrêté en faveur d’un concours d’entrée en médecine a été approuvée au Conseil des Ministres sous couvert d’une augmentation du nombre d’INAMI de 505 à 555.
"Cette proposition montre que les leçons à tirer des dernières années n’ont malheureusement pas encore été intégrées" déplore Basil Sellam, le Président du CIUM. En effet, selon lui, cet arrêté s’oppose à au moins 3 constats accablants :
1) Les chiffres du cadastre servant à déterminer les quotas INAMI, basés uniquement sur l’offre de médecins (donc sur le nombre de médecins sur le territoire), ne permettent en rien d’objectiver correctement le besoin en médecins et sous-estiment même ces besoins. Il est donc essentiel, dans un premier temps, de récolter des chiffres de qualité, reprenant la charge de travail des médecins, leurs disponibilités et le besoin par spécialité dans la population et cela de manière régulière pour évaluer la situation de terrain et déterminer adéquatement le nombre de médecins nécessaire en Belgique.
2) Avec la pandémie actuelle, la lumière a été faite sur la pénurie de médecins et tout un chacun a pu prendre conscience de cet état de pénurie. Cette pénurie est délétère pour les patients mais également pour les soignants, avec une diminution de la disponibilité des médecins et une dégradation de leur santé mentale avec notamment une augmentation des burn-outs chez les médecins.
3) Les conditions de travails difficiles des médecins assistants, rappelées au grand public par les différents mouvements de contestations du mois passé, qui vont également encore se détériorer avec la diminution du nombre de diplômés en médecine et l’augmentation de la charge de travail.
De plus, "penser que la pénurie est uniquement limitée à la médecine générale est une erreur" poursuit le Président du CIUM "En effet, nous pouvons observer que de nombreuses autres spécialités sont également en pénurie et cela bien que le besoin en médecin soit largement sous-évalué par les chiffres actuels."
Le CIUM demande donc au Gouvernement de revoir sa position sur le sujet et de tenir compte de la situation de terrain et la dégradation des soins de santé en Belgique.
"La pénurie actuelle n’est pas un problème communautaire, mais bien un problème national. Il est important que cette pénurie soit reconnue et que tout soit mis en œuvre pour en sortir, et pour cela il est plus que temps de former plus de médecins" conclut-il
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Derniers commentaires
Jacques DE TOEUF
07 juin 2021Heureusement nos collègues flamands maintiennent le cap, et le monde politique flamand idem. La pénurie dans certaines zones pour certaines fonctions ne se résoudra pas par la production excessive de nouveaux diplômés, mais par la réorientation de ceux-ci vers des spécialisations moins dotées, et vers les zones en manque. Mais n'oublions pas la tendance lourde à la concentration des moyens.