Une brochure Inami pour une prescription appropriée (surtout) chez les aînés

L’Inami a ajouté une brochure au traditionnel feedback individuel expédié le mois passé aux MG à propos de leurs prestations et prescriptions 2013. Le document vise à (re)mettre en lumière les principes de prescription médicamenteuse appropriée, en particulier dans une poignée de classes thérapeutiques «à problème» et chez le patient âgé.

 

La brochure, un pdf d’une trentaine de pages également disponible en ligne, est une pièce maîtresse de la «campagne 2015 sur les pratiques en médecine générale», supposée compléter le feedback individuel et par Glem (lire par ailleurs sur ce site).

Elle est axée sur le comportement prescripteur, avec un accent particulier mis sur le cas des patients âgés, couramment polymédiqués. C’est ainsi que les recommandations qu’on peut puiser dans la brochure sont des messages élaborés par le CNPQ (conseil national de la promotion de la qualité), s’appuyant notamment sur les recommandations de la BAPCOC en matière de recours aux antibiotiques, mais aussi sur les choix proposés dans le «formulaire MRS 2014» de Farmaka et les apports de la littérature quant aux critères Stopp & Start – soit un outil de détection de la prescription médicamenteuse possiblement inappropriée chez le sujet âgé.

Le document s’ouvre sur 24 messages-clefs, concis: «les fluroroquinolones ne sont pas un traitement de première intention», «dans un diabète de type 2 débutant, le premier choix est la metformine», etc. Il se penche avec une attention redoublée sur «cinq classes thérapeutiques parmi les plus importantes en matière d'utilisation non appropriée et de santé publique», énonce l’Inami, à savoir: les médicaments cardiovasculaires (et en particulier la prévention secondaire), les IPP, les AINS chez les personnes âgées, les médicaments du système nerveux (en particulier les antidépresseurs et les antipsychotiques chez les personnes âgées) et enfin les antibiotiques.

L’Inami souligne avoir relevé des résultats «préoccupants», trahissant des cas de sur- et de sous-utilisation. Et d’illustrer par quelques exemples: une consommation de statines «difficile à justifier» en prévention primaire mais un taux de prescription chez les diabétiques âgés plus faible que dans Ies autres pays de I'OCDE alors que leur utilisation est recommandée. Ou encore une omniprésence des antidépresseurs mais prescrits sur de trop courtes durées chez les nouveaux patients, ou de l’usage fréquent et «systématiquement très longuement» des IPP.

 

3ème  et 4ème âges: trop is te veel

Autre cheval de bataille enfourché par l’Inami dans sa brochure, la polymédication des aînés, avec le phénomène de cascade médicamenteuse (rajout d’un médicament pour combattre les effets secondaires du «précédent»). «Aujourd'hui, plus de 50% des personnes âgées de 75 ans sont polymédiquées», prenant au moins cinq molécules de façon chronique. Et de rappeler qu’il est indiqué de procéder à un réexamen annuel de la médication des 65 ans et plus polymédiqués, eu égard aux risques d’effets secondaires plus importants du fait des interactions.

L’Inami promet une conférence sur la polymédication en fin 2015 (date encore non précisée) et dit s’employer à multiplier les canaux d’information des MG, «en attendant de nouveaux progrès comme les scripts d'aide à la décision dans les dossiers électroniques». 

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