Projets soins intégrés: la clé sous le paillasson en Flandre?

Cela couvait depuis un moment. Le terrain a investi de l’énergie dans les projets pilotes «soins intégrés aux malades chroniques»… mais les interventions indispensables, du côté des autorités, tardent: clarifications autour du financement, création du dossier partagé… Les cercles flamands en ont assez. Domus Medica a envoyé une lettre bien sentie à Maggie De Block, Jo Vandeurzen [le ministre flamand de la Santé] et Ri De Ridder.

La lettre de protestation de Domus Medica a le soutien déclaré des cercles impliqués dans tous les projets pilotes soins intégrés de Flandre, soit une grosse dizaine de projets, et du cercle flamand de Bruxelles. L’organisation professionnelle prévient que l’enthousiasme des intéressés est «en déclin». C’est un coup de semonce qui est adressé aux autorités: «tandis qu’on attend l’arrêté royal soins intégrés, l’idée d’arrêter les projets fait explicitement son chemin dans de nombreuses régions».

Domus Medica réclame avec insistance une réaction officielle aux questions et aux doutes des MG, que Medi-Sphere a régulièrement relayés ces derniers mois, dont, tenant le haut de l’affiche, l’incertitude financière.

Les cercles signataires de la lettre exigent un engagement clair des pouvoirs publics sur le plan du préfinancement. Ils désapprouvent le principe voulant que les partenaires des consortiums engagent leur propre responsabilité pour cette étape. Par ailleurs, l’actuelle enveloppe de 150.000 euros/an prévue, par projet, pour financer le coordinateur et les frais de fonctionnement ne suffit pas: Domus Medica demande au moins le double, pour pouvoir honorer les efforts des prestataires qui s’impliquent activement dans le projet.

L’association flamande estime qu’il faudrait également un soutien pour l’élaboration du plan de financement. Elle rappelle qu’il est nécessaire de développer un dossier patient informatisé opérationnel, de sorte à permettre le nécessaire partage d’informations entre les différents intervenants concernés. Enfin, elle aspire à une simplification du volet administratif: les généralistes impliqués dans un projet rapportent être soumis à des exigences administratives nombreuses et complexes, le tout sur fond de lignes directrices mouvantes, car en évolution permanente.

En conclusion, Domus Medica prie les autorités, en attendant la publication de l’AR, d’élaborer des solutions acceptables à ces divers problèmes.

Cet inventaire des points qui inquiètent ou fâchent n’est pas sans rappeler celui émis il y a quelques mois par la FAGw, l’aile wallonne du FAG, et les échanges entre les cercles francophones et Ri De Ridder, en mai, à la faveur d’une soirée organisée à Namur. Pour mémoire, les participants à la rencontre avaient globalement estimé que, si certaines zones de flou s’étaient dissipées, les limites (notamment budgétaires) du Plan soins intégrés apparaissaient avec plus de netteté.

Lire aussi
> Soins intégrés: du flou se dissipe mais une crainte demeure
> Soins intégrés: la FAGW sur la défensive, MS n° 546, mars 2017
Une opinion ? Une réaction ? Le débat continue sur @MediSphereHebdo

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.