Prescription bon marché: les MG d’Anderlecht apostrophent Maggie De Block

L’Association des MG d’Anderlecht a pris la plume pour signifier à la ministre et à l’Inami l’effet dévastateur, sur leur état d’esprit, du récent feedback sur le bon marché. On y «agite le bâton», reprochant à la profession de n’avoir pas atteint en 2016 des seuils... 2017 (et qui ne feront que s’élever). Le MG n’a pas de prise sur les prescriptions «chères» initiées par les spécialistes, dont le patient réclame le renouvellement. Ni sur l’absence, parfois, de toute alternative bon marché. 

Le GBO s’est fait la caisse de résonnance de la lettre ouverte du cercle anderlechtois (AMGA) à Maggie De Block et à Ri De Ridder, en cette fin février. Il affirme «partager son sentiment d’étonnement, de démotivation, d’incompréhension et d’injustice».

Les signataires de la missive – les Drs Christine Bonafede, Robert Creteur, Javier Fernandez Relaño, Marie-Christine Lacroix, Norbert Van Osselt et Guy Wyndham-Thomas – se disent tout d’abord étonnés de lire qu’ils ne satisfont pas aux critères non pas en vigueur au moment du bilan, mais venant d’être établis pour 2017! «C’est terriblement démotivant (…) Si les objectifs sont atteints ou approchés, ce courrier nous annonce déjà la suite: le pourcentage de prescriptions bon marché (ou maintenant le meilleur marché) sera sans cesse augmenté. Nous ne ferons jamais que courir après un nouveau pourcentage.»

Les MG d’Anderlecht se déclarent par ailleurs «sidérés» de voir que pour calculer leur pourcentage, cabinet et administration prennent en compte «des médicaments pour lesquels [ils avouent eux-mêmes] qu’aucune alternative bon marché n’est disponible», représentant parfois de très gros volumes de prescription. D’où leur question: le MG, qui ne peut rien à cette situation, doit-il arrêter de prescrire ces médicaments pour améliorer son score?

La lettre ouverte évoque encore le fait que ce n’est pas forcément le généraliste qui est le prescripteur originel d’un produit ne relevant pas de la catégorie du meilleur marché: «des traitements sont très souvent initiés et prescrits par des spécialistes (et re-prescrits en cas d’hospitalisation). Nous ne sommes pas responsables du choix des spécialistes! Nous ne sommes pas responsables du refus des patients de modifier un traitement qui fonctionne chez eux.»

L’AMGA se dit consciente de la nécessité de réaliser des économies dans le secteur du médicament. Il n’empêche. Elle trouve inacceptable que le MG soit placé devant un règlement si injuste. «Nous ne pourrons accepter sans réaction qu’un médecin, qui a joué le jeu, soit sanctionné parce qu’il n’arriverait pas à pourcentage fatidique dans l’établissement duquel nombre d’éléments échappent à son contrôle.»

Les protestataires terminent en invitant cabinet et Inami à plus de concertation. Dans leur pratique quotidienne, au contact de la patientèle, les généralistes apprennent que «la résolution d'un problème passe nécessairement par la négociation préalable d'un projet thérapeutique et une adhésion aux solutions négociées en commun». Ils espèrent bénéficier, de la part de la ministre et de l’Inami «de la même attitude dans la gestion de cet outil de travail qu'est la prescription».

>Découvrir la Lettre ouverte dans son intégralité Cliquez ici )

 

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