Pas de flambée des déconventionnements: l’explication du GBO

Le GBO n’est pas, outre mesure, surpris que le taux de déconventionnement individuel n’ait pas fait de bond en avant parmi les MG. Le syndicat affirme que nombre de ceux-ci lui avaient signifié ne pas vouloir ou pouvoir relever les honoraires réclamés à leur patientèle, pour préserver l’accessibilité des soins.

Pour rappel, l’Inami a publié début de semaine les chiffres de déconventionnement (2016 pour 2017). 441 confrères, dont 101 MG et 340 spécialistes, ont franchi le pas de dénoncer la convention pour 2017. Sur la centaine de généralistes concernés, 61 sont wallons et bruxellois. Le taux de déconventionnement n’a pas réellement flambé par rapport aux années précédentes: il s’établit à 16,82%, contre 16,17% en 2015 (détails par ailleurs sur ce site).

Le GBO n’avait pas donné de mot d’ordre collectif de déconventionnement mais avait assuré de toute sa compréhension les pairs qui sauteraient le pas. Le quasi statu quo des taux est-il un indicateur que la grogne des derniers mois face au couperet budgétaire et à la privation d’indexation n’est que de surface? Pas d’après Paul De Munck, président du GBO. Le problème, d’après les retours d’expérience parvenus au syndicat, est que nombre de MG estimaient impossible, pour compenser ce qu’ils perdraient en avantages sociaux en se désengageant, de relever les tarifs pratiqués: l’augmentation d’honoraires, et donc de ticket modérateur, aurait risqué d’hypothéquer l’accessibilité aux soins. Le GBO, qui rappelle l’obtention en médico-mut du relèvement de la consultation à 25 euros, dit refuser «de faire supporter à nos patients le poids des mesures inadéquates prises unilatéralement par Maggie De Block».

L’irritation dans la profession n’a pas disparu pour autant, et Paul De Munck répète, sans en dire plus, que le GBO travaille à «d’autres actions de protestation», qui seront prêtes début 2017 «pour tenter de restaurer un vrai dialogue». Signalant avoir lu dans La Libre Belgique que «la ministre préparerait, avec son administration, des ‘initiatives’ pour débloquer la situation [LLB 20/12/2016, ndlr]», il se dit fort impatient d’en prendre connaissance.

Résolution de plein droit: l’ABSyM ne lâche pas prise 

Le quotidien bruxellois fait, dans ce même article, écho de l’intention de l’ABSyM de remettre sur le tapis la question de la résolution de plein droit de l’accord. Il y a en effet, dans la loi fourre-tout santé (officiellement dite loi «portant dispositions diverses en matière de santé») qui devrait être adoptée et publiée au Moniteur belge (MB) incessamment, mention d’une indexation partielle. Jacques De Toeuf, vice-président du syndicat, nous confirme que ce dernier «étudie tous les aspects juridiques». Il rappelle que la résolution spontanée de l’accord telle que prévue dans son article 13 est liée à une décision unilatérale du gouvernement de réclamer des économies allant au-delà de celles imposées par la loi et l’accord. «Que cela passe par la réduction de la masse d’index ou autrement importe peu. En soi, la manipulation de l’index est l’une des modalités de réaliser les économies supplémentaires. Ce qui est pris en considération, c’est le résultat net: des économies seront obtenues pour des montants dépassant ceux prévus dans la loi et l’accord en cours, justifiant l’autodestruction de l’accord», estime-t-il. Une affaire à suivre après parution de la loi fourre-tout au MB, donc. 

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