Numéros Inami - Etudiants abandonnés, soins de santé sacrifiés, dénonce le cdH; la N-VA pavoise

La cheffe de groupe cdH à la Chambre, Catherine Fonck, a fustigé vendredi le gouvernement fédéral et la solution qu'il a approuvée dans le dossier des numéros Inami. Selon elle, les étudiants sont abandonnés et la couverture des besoins en santé publique en Wallonie et à Bruxelles n'est plus garantie.

Les centristes s'étonnent notamment de la façon dont le gouvernement s'écarte de l'avis de la commission de planification de l'offre médicale qui avait déterminé les quotas pour les années 2023 à 2026 selon une clé de répartition néerlandophone-francophone de 56,5%-43,5% au lieu des 60/40 habituels. Les recommandations sont suivies pour 2023. Ensuite, la répartition aura lieu en fonction du chiffre de population selon un calcul réalisé par la Cour des comptes.

"Manifestement ces chiffres ne plaisent pas au nord du pays, et c'est donc pour des raisons purement de politique communautaire flamande que le gouvernement fédéral décide d'enlever cette mission à la commission de planification pour la confier à la Cour des comptes qui ne pourra plus définir les quotas en fonction des besoins de santé publique", dénonce le cdH.

Quant au lissage négatif mis en place, il fera perdre 102 médecins par rapport aux quotas en Wallonie et à Bruxelles. "C'est énorme alors même que du côté francophone des pénuries claires de médecins dans certaines régions et dans certaines spécialités sont établies, que de nombreux médecins atteindront l'âge de la pension dans les prochaines années, que des filières de recrutement vers d'autres pays de l'Union Européenne, et notamment la Roumanie, sont mises en place tant la pénurie est difficile à gérer, et que les universités accueillent un nombre élevé d'étudiants français", fait remarquer Mme Fonck qui accuse le MR d'avoir cédé aux diktats flamands.

Le président du MR, Olivier Chastel, a insisté sur la stabilité du système sur lequel le gouvernement fédéral s'est accordé et sur la formation de qualité qu'il garantit. "Contrairement à ce qui a toujours été fait par le passé, il s'agit d'une solution à long terme dont le seul but de garantir l'offre et la qualité des soins de santé en Belgique et en Fédération Wallonie-Bruxelles", a-t-il affirmé.

Les libéraux dénoncent l'immobilisme des derniers exécutifs de la Fédération Wallonie-Bruxelles et rappellent qu'ils réclament depuis longtemps l'instauration d'un examen d'entrée. Quant au lissage négatif, il assure un minimum de 505 attestations aux étudiants francophones, soit plus que les 492 de la législature précédente.

La N-VA s'était opposée à la nouvelle clé de répartition proposée par la commission de planification. Elle s'est félicitée de l'accord intervenu qui met fin à 20 ans d'instabilité. "La facture du surplus de médecins en Wallonie est déjà payée depuis trop longtemps par la Flandre. Cela s'arrête aujourd'hui", a souligné la députée Valérie Van Peel.

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