Maubeuge: les MG en colère devant un projet de l’hôpital

Maubeuge, dans le Nord, à une poignée de kilomètres de la frontière belge… Son zoo, son clair de lune et, prochainement, ses consultations de médecine générale organisées par… l’hôpital. Quoique… Le projet n’est pas du goût d’un MG local, qui y voit une concurrence déloyale et le fait savoir. 

Le Dr Pierre-Marie Coquet est généraliste à Maubeuge et président de la branche régionale MG de la CSMF (l’un des gros syndicats médicaux français). Il déplore que le conseil municipal de Louvroil, commune jouxtant la sienne, ait marqué son accord pour que soit installé localement un cabinet médical géré par le centre hospitalier de Maubeuge. D’après le protestataire, l’intention de l’hôpital, qui «souhaite délocaliser son offre de soins sur le territoire», est d’y proposer à la population des «consultations avancées» de médecine générale, assurées par un ou deux praticiens dont il prendra à sa charge la rémunération.

Il s’agit d’une concurrence pour les MG indépendants, et financée sur l’argent public, dénonce le syndicaliste. De plus, la médecine générale locale n’était pas défaillante, insiste-t-il. «Dans ce cas précis, on ne manque pas de médecins (maison de santé pluri-professionnelle, permanence de soins ambulatoire assurée…)!»

Il a lancé une pétition (sur change.org) qui a collecté à ce jour plus de 600 signatures. Le Dr Coquet y regrette le mélange des genres («l’hôpital n’a pas vocation à faire du premier recours») et l’absence de dialogue («cette décision politique (…) a été opérée sans aucune concertation avec les médecins libéraux», affirme-t-il).

Le MG a l’intention de remettre sa pétition, à laquelle la CSMF a donné de la visibilité sur son propre site, à l’Agence régionale de santé Hauts-de-France. «Comme à Grigny dans l’Essonne (*), voici un autre exemple du virage ambulatoire façon Marisol Touraine», a ironisé le Dr Jean-Paul Ortiz, président du CSMF, «remplacer l’offre de soins libérale par des médecins salariés! Peu importe les coûts pharaoniques pour la collectivité!»

(*) À Grigny, en banlieue parisienne, il y a à peine quatre généralistes. L'hôpital de Corbeil-Essonne va, à titre expérimental, détacher l’un de ses médecins, pour faire du premier recours, dans un dispensaire. L’idée est aussi de désengorger ses urgences. Sources: France Info, Europe 1.

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