Maggie De Block énumère et justifie les (lourdes) économies

Au lendemain de l’accord budgétaire dont le gouvernement Michel a finalement accouché, Maggie De Block explicitait les mesures frappant (durement, avec un total de 900 millions d’économies imposées) les soins de santé. Elle admet que la non-indexation partielle des professionnels de santé en 2017 constitue «un effort considérable» attendu d’eux.

La ministre fédérale de la Santé défend sa copie en parlant de réformes et d’économies «non pas à la hache, mais au scalpel fin», s’attachant «à éliminer la surconsommation et l’utilisation inefficace». Les efforts exigés s’élèvent à 144 millions d’euros en sécurité sociale et à 902 millions d’euros au total dans la santé (dont 673 millions venant de mesures qui étaient déjà programmées pour 2017).

Voilà, d’après le cabinet, où et pour quels montants le secteur sera appelé à se serrer la ceinture.

Une première restriction fait évidemment grincer les dents du corps médical: l’an prochain, les honoraires de l’ensemble des prestataires de soins ne seront indexés que d’un tiers. Le gouvernement prévoit un saut d’index pour les deux tiers restants. Effet pour les caisses de l’état: plus 247 millions d’euros.

Par ailleurs, les antibiotiques glissent de la catégorie de remboursement B à C, avec augmentation, par conséquent, du ticket modérateur. Cette mesure rapportera 14,8 millions en 2017. Maggie De Block rattache cette décision - qui frappe donc les patients qu’elle avait promis d’épargner - aux efforts consentis depuis plusieurs années pour faire baisser la consommation record d’antibiotiques de la Belgique.

Le gouvernement entend également poursuivre sur la voie de la prescription meilleur marché. En 2017, médecins et dentistes devront dans 60 % des cas prescrire le médicament le moins cher, contre 50% jusqu’à présent. Commentaire de la ministre Open VLD: «cela permettra au patient de payer moins en 2017 pour de nombreux médicaments», et à l’assurance maladie d’économiser 20 millions.

Il y aura également indexation du montant maximum du ticket modérateur pour le Màf, le maximum à facturer (économies: 14,8 millions), et suppression plus rapide du statut BIM, au bout d’un seul trimestre plutôt que de deux, en cas d’évolution de situation de l’assuré (changement de composition de ménage, fait d’avoir trouvé du travail…), ce qui génèrera 9,5 millions d’économies sur 2017.

Le paysage hospitalier sous pression

Mais la mesure mise particulièrement en avant dans ce livre de recettes de régime, c’est le coup d’accélérateur donné à l’exécution du remodelage du paysage hospitalier. «Une réforme s’impose; il ressort de l’étude Maha 2015 de Belfius que sur 90 hôpitaux, 32 étaient encore dans le rouge fin 2014, que certains services sont sous-exploités et qu’il y a donc une offre excédentaire», commente Maggie De Block qui a reçu un «mandat spécial» pour hâter la mise en œuvre de ladite réforme. «Un montant de quatre millions d’euros a été libéré pour la consultance destinée à soutenir cette réforme ainsi que celle de la nomenclature.» Quelques axes de travail: éliminer la surcapacité de lits, par exemple, dans les services de pédiatrie et de maternité, ou encore concentrer les soins oncologiques complexes afin que les patients soient traités par les équipes les plus spécialisées et expérimentées. «Ces réformes impliquent des économies de 92 millions d’euros pour 2017», précise le cabinet qui annonce des restrictions également en imagerie médicale et en biologie clinique.

Aux mesures touchant les soins de santé s’ajoutent des réformes en sécurité sociale, à hauteur de 144 millions, dont par exemple l’incitation des travailleurs à reprendre partiellement leur activité en cas de maladie. 

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