Maggie De Block aux MG: «Je m’investis, à vous aussi de fournir l’input»

Le 3 octobre, Maggie De Block avait rejoint le GBO, qui fêtait ses 50 ans d’activité syndicale. Au micro, celle qui a exercé 25 ans comme MG et dit connaître «la pression physique et émotionnelle» rencontrée, exhorte les généralistes à redessiner le paysage des soins. A prendre leur destin en main, en somme, en investissant pro-activement un rôle dans des chantiers comme la réforme de l’hôpital ou les réponses organisationnelles au vieillissement et au chronique.

Maggie De Block a salué les sacrifices de l’engagement syndical, qui vaut à ses adeptes d’éplucher d’arides textes de loi et de passer le lundi soir en médico-mut au lieu de se plonger dans un bon bouquin ou de regarder un film auprès des siens. Depuis la grève de 1964, resitue-t-elle, «le corps médical a redouté l’étatisation de la médecine», battant le pavé pour défendre son indépendance. De ce mouvement a germé le modèle de concertation qui façonne le système de soins, rappelle-t-elle. Un modèle qu’il importe de ne pas considérer comme quelque chose d’évident et «auquel on doit travailler ensemble au quotidien» - et certainement «dans les semaines qui viennent», insiste l’éminence Open VLD en se projetant déjà dans les rounds de concertation autour du budget 2016 et d’un nouvel accord.

Maggie De Block enjoint, «pour maintenir qualité, accessibilité, viabilité», de coller aux évolutions sociétales telles le vieillissement démographiques et l’inflation du chronique, synonyme de glissement «du cure vers le care» et réclamant davantage de collaboration autour du patient. De nouveaux métiers de soins apparaissent, d’autres s’effacent, les «compétences se déplacent»…

Comment elle-même intègre-t-elle ce paysage mouvant dans sa politique? Sa cellule stratégique «travaille sur trois vastes réformes de fond». Primo, un dépoussiérage et une réécriture de la nomenclature, à la faveur de laquelle la ministre de tutelle annonce un accent davantage mis sur les prestations intellectuelles. Secundo, de la planification avec délimitation des rôles. «Nous travaillons sur l’arrêté 78, pour définir des tâches logiques et claires entre professions. Entre-temps, nous avons produit des cadastres dynamiques, pour les médecins et d’autres disciplines.» Enfin, troisième chantier: la fameuse réforme du financement de l’hôpital et son repositionnement. Rien à voir avec les MG? Pas sûr. «Le patient doit recevoir des soins à l’endroit le plus adapté, y compris chez lui. Il faut une harmonisation entre l’ambulatoire et l’hospitalier», développe Maggie de Block en plaidant pour le développement de «soins préliminaires et de suivi».

Devant l’énormité de ces trois projets, pas de précipitation, prévient-elle. «Je veux des solutions durables soutenues par tous.» Ce qui réclamera réflexions et concertation. Et, dans ce contexte, elle affirme à ses hôtes du GBO compter sur eux,  «représentants bien placés pour participer à la réflexion», plancher sur les «équilibres vie privée/professionnelle, le développement de synergies, les opportunités mais aussi les pièges des technologies». «Je m’investis. A vous aussi de fournir l’input sur base de votre expertise propre.» Par exemple, en matière de position du MG dans le système.

Mais un syndicat peut aussi soutenir des prestataires individuellement, complète la ministre fédérale. «Un médecin de famille est toujours sous pression physique et émotionnelle», souvent isolé, «sans support, sans département RH pour l’aider dans l’organisation de son travail». Moralité, «il importe qu’il sache qu’il a le soutien de ses pairs. Un syndicat d’une certaine manière incarne ce soutien.»

«J’ai exercé durant 25 ans. Je tenais beaucoup à mon indépendance», affirme enfin Maggie De Block, qui dit ne pas l’oublier aujourd’hui. «Mes objectifs de ministre ne sont pas différents de ceux que j’avais comme MG: des soins modernes, de qualité, considérant le patient comme essentiel et abordables financièrement tant pour ce dernier que la collectivité. Ce que je faisais dans mon cabinet, ma commune, je le fais à présent pour le pays.» Et de conclure: «en tant que MG, vous êtes la personne clef pour guider des soins multidisciplinaires. C’est à vous d’investir ce rôle. Je vous souhaite beaucoup de succès dans cette entreprise.»

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