M. Borsus compte sur une majorité courte mais déterminée pour faire décoller la Wallonie

Willy Borsus, désigné mercredi par le MR pour devenir sous peu le nouveau ministre-président du gouvernement wallon, a dit compter sur une majorité "courte numériquement, mais déterminée" pour mettre en oeuvre dans un délai très court de deux ans plusieurs réformes à même de "faire décoller la Région wallonne". Il veut aussi mieux articuler les politiques régionales et fédérales, notamment en s'investissant dans le comité de concertation.

"Une majorité très courte (38 sièges sur 75, soit le strict nécessaire, NDLR) est souvent forte et soudée", a affirmé celui qui était encore le chef de groupe du MR au parlement wallon sous la précédente législature, avant un mandat ministériel de trois ans au Fédéral comme ministre des Classes moyennes et de l'Agriculture.

Ses principaux objectifs seront la création d'emploi, le développement des entreprises, une meilleure adéquation entre la formation et les besoins du marché du travail, l'activation des demandeurs d'emploi, sans oublier les mesures de gouvernance et de renouveau économique qui passent notamment, pour la nouvelle majorité MR-cdH, par une rationalisation des structures publiques.

Willy Borsus veut également faire en sorte que le gouvernement wallon n'entretienne plus autant de rapports conflictuels avec le Fédéral. "Trop souvent, le comité de concertation a été un comité de confrontation, mais c'est en fait un véritable espace de dialogue", a-t-il dit, prenant pour exemple la nécessaire articulation des aides à l'emploi régionales et fédérales. "Je souhaite m'investir dans le comité de concertation, générer une addition de mesures à même de créer un cocktail détonnant pour faire décoller la Région wallonne", a-t-il ajouté.

Le réformateur sera épaulé de deux vice-présidents dont, pour la première fois à ce poste en Région wallonne, une femme en la personne d'Alda Greoli (cdH). La vice-présidente cdH du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles endosse ainsi une double casquette et reprend à Namur la place de Maxime Prévot, dont elle fut cheffe de cabinet. Mme Greoli sera ministre de l'Action sociale, de la Santé, de l'Egalité des Chances, de la Fonction publique, de la Simplification administrative et des Infrastructures de la Petite Enfance. 

Le second vice-président sera Pierre-Yves Jeholet (MR), qui avait succédé en 2014 à M. Borsus comme chef de file des libéraux au parlement wallon. Il endossera le portefeuille de l'Economie que détenait Jean-Claude Marcourt pour faire vivre le Plan Marshall, mais aussi ceux de l'Emploi et la Formation que détenait Eliane Tillieux.

L'autre poids lourd du MR au parlement wallon, Jean-Luc Crucke, devient ministre du Budget et de l'Energie, deux compétences où il s'est illustré en tant que député. Il endosse aussi les Aéroports, que détenait jusqu'ici le cdH René Collin, également au casting du nouveau gouvernement. Le Luxembourgeois rempile quant à lui dans ses compétences de l'Agriculture, de la Nature, des Forêts, de la Ruralité, de la délégation à la Grande Région, et hérite du Tourisme et du Patrimoine. Sous l'autorité gouvernementale de Willy Borsus (avec qui il s'est opposé à plusieurs reprises sur les dossiers agricoles), René Collin aura la particularit& eacute; d'être son rival plus que probable pour les élections communales de 2018 à Marche-en-Famenne.

"Ce serait une erreur de considérer que les enjeux locaux vont influencer significativement la bonne marche d'un travail mené au niveau régional", a commenté M. Borsus. Il plaide la complémentarité dans les objectifs plutôt que l'exacerbation des oppositions.

Carlo Di Antonio (cdH) rempile et devient le vétéran du gouvernement wallon, où il siège depuis près de six ans. Il sera ministre en charge de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, des Zones d'activité économique, de la Sécurité routière, de la Mobilité, des Transports et du Bien-être animal.

Enfin, la députée wallonne Valérie De Bue (MR) devient ministre des Pouvoirs locaux, du Logement et des Infrastructures sportives. Avec elle et Mme Greoli, le gouvernement wallon, réduit de huit à sept unités, double aussi son nombre de ministres féminines.

Le casting est complété par la confirmation d'André Antoine (cdH) à la tête du Parlement de Wallonie. Le MR et le cdH se partagent ainsi à part égale les postes ministériels et la présidence de l'assemblée, alors que le MR pèse deux fois plus que le cdH en nombre de députés (25 MR pour 13 cdH).

> Lire aussi: Nouveau gouvernement wallon: Willy Borsus deviendra le ministre-président wallon

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