France: les MG s’opposent à la généralisation du tiers payant

La France est le théâtre, depuis décembre, d’actions de protestation de la part de la communauté médicale, et surtout des médecins généralistes. Ceux-ci contestent la (future) loi santé de Marisol Touraine, la ministre de tutelle, et notamment le point visant à généraliser le tiers payant «dans l’intérêt des patients». Les MG français réclament également une revalorisation de leur consultation de 23€ à 25€.

 

Sous la bannière de syndicats médicaux globalement sur la même longueur d’ondes (dont les ténors MG France et CSMF), les MG procèdent depuis le 23 décembre à des fermetures de cabinet et/ou boycottent la carte Vitale (qui permet de télétransmettre attestations et documents), pour en revenir à la «vieille» feuille des soins. La sécurité sociale et les caisses d’assurance sont inondées d’attestations papier à traiter, et les délais de remboursement des patients s’allongent. 

C’est le projet de loi santé porté par la ministre Touraine qui cristallise la grogne. Présenté en octobre, il a soulevé illico de la part du corps médical des demandes de réécriture en concertation avec les professionnels (voire de retrait), y compris de l’Ordre des médecins.

Le projet inclut le principe d’une généralisation du TP à des fins d’accessibilité accrue à la médecine générale. Les praticiens, eux, répliquent qu’ils pratiquent déjà l’avance de frais quand la situation socioéconomique de leurs patients le justifie. Ils redoutent le surcroît de travail administratif induit par une généralisation ainsi que les retards et erreurs de paiement à leur détriment.

Vu la grogne, l’examen du texte au parlement, prévu en janvier, a été repoussé à avril. Aux dernières nouvelles, Marisol Touraine n’avait toutefois pas l’intention de revoir radicalement sa copie. Un collectif de généralistes (*), reçu en début de semaine par la ministre, s’est dit déçu de la marge de manœuvre réduite qu’ils entrevoient.

Faute de profondes remises en question des principes du projet, MG France a annoncé le durcissement du mouvement, avec de nouvelles fermetures de cabinets et la poursuite des «arrêts de travail en ligne».

Le syndicat aligne bien d’autres griefs que le TP imposé. Cela fait pile quatre ans que la consultation stagne à 23€. Les MG souhaitent qu’elle soit revalorisée à 25€, comme dans les autres spécialités. Ce à quoi les autorités objectent que le revenu des MG a progressé par ailleurs, via l’octroi de forfaits et autres primes. Et tandis que le projet de loi songe à donner aux pharmaciens le droit de vacciner et un pouvoir accru aux Agences régionales de santé, MG France déplore que rien de tangible ne soit entrepris pour endiguer la désaffection pour la profession et la chute des effectifs «qui se traduit par des milliers de patients sans médecin traitant».

 

(*) Intégrant des composantes diverses de la profession, dont les syndicats MG France et FMF, les remplaçants et nouveaux installés, les enseignants, internes et étudiants.

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