Didier Gosuin réclame une solution «de toute urgence» pour la e-prescription

Pour Didier Gosuin (Défi), en charge de la Santé en Région de Bruxelles-Capitale, les conditions de réussite de recip-e dans le délai serré auquel s’accroche le Fédéral ne sont pas réunies. Le ministre taxe d’irréaliste la date de janvier 2018. «Une partie conséquente du monde médical n’est pas encore informatisée, en particulier les plus de 50 ans», objecte-t-il. «Le sérieux réclame au moins une période transitoire et d’accompagnement des praticiens.»

On se souviendra que, dès la médiatisation du calendrier escompté pour le recours obligatoire à la prescription électronique, le ministre wallon de la Santé, Maxime Prévot, avait réagi en promettant d’intercéder auprès de ses homologues des autres niveaux de pouvoir. Il admettait divers problèmes techniques entravant l’e-prescription, entre autres liés aux DMI des MG et à l’immaturité de recip-e. Il s’était engagé à plaider une «certaine tolérance dans les délais d’application».

C’est à présent le tour de son homologue bruxellois d’exprimer toutes les réserves que lui inspire non pas la prescription électronique en soi (pour mémoire, Bruxelles-Capitale a clairement signifié que ses aides Impulseo n’iraient qu’à des MG usant d’un DMI labélisé et inscrits au Réseau santé bruxellois, preuve de sa volonté de pousser à l’informatisation des soins) mais bien le timing d’implémentation annoncé. «Le projet de prescription électronique aussi appelé ‘recip-e’ est en cours depuis 2007. Le Gouvernement fédéral a décidé de [lui] donner un coup d’accélérateur dans le cadre du plan e-santé 2013-2018. Mais force est de constater que les conditions de réussite du projet ne sont malheureusement pas réunies par le Gouvernement fédéral», estime Didier Gosuin.

Le ministre régional soulève deux grosses pierres d’achoppement, côté prescripteurs et côté consommateurs. «On estime qu’entre 20 et 40% des 1.280 médecins généralistes actifs à Bruxelles n’ont pas de dossier médical informatisé. Et rares sont les médecins spécialistes pratiquant en privé à disposer d’un dossier médical informatisé», fait-il observer. Il s’inquiète de l’effet centrifuge de la mesure, surtout auprès des MG plus âgés. «Et ce dans un contexte de réelle pénurie.» Il faudrait selon lui «au moins une période transitoire et d’accompagnement des praticiens».

D’autre part, l’e-prescription nécessite que le patient dispose d’une carte d’identité électronique. Mais, sur Bruxelles, «comment assurer le remboursement des soins des enfants, sans-papiers et résidents étrangers ne disposant pas d'une carte d'identité électronique au format belge?»

Au vu de ce double constat, le ministre bruxellois s’est engagé à demander à Maggie De Block qu’une solution (technique ou de report de la date-butoir) soit rapidement dégagée. 

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