Assistant de pratique: «typiquement des tâches d’infirmier»

L’Ugib, l’Union générale des infirmiers de Belgique, se refuse à ce que les tâches pressenties pour l’éventuel futur «assistant de pratique médicale de 1ère ligne» du MG puissent être exécutées par des non-infirmiers ou intervenir hors de la surveillance ou de la responsabilité infirmière. Pourquoi ne pas plutôt maximiser la collaboration MG-infirmiers au cabinet?

Des discussions se tiennent au SPF Santé publique, sur instigation du cabinet De Block – dont l’un des grands chantiers est la révision des plates-bandes respectives des professionnels de soins –, rassemblant médecins et paramédicaux et portant e.a. sur le concept d’assistant de pratique.  Fin 2013, les facultés de médecine du Royaume et la SSMG avaient suggéré que le MG puisse s’appuyer sur un aidant qui le soulagerait non plus du secrétariat, mais bien de certains gestes clairement médicaux, notamment auprès des malades chroniques. S’inspirant du nom «Impulseo», le système préconisé pourrait s’appeler «Assisteo». L’idée semble avoir fait mouche chez le ministre wallon Maxime Prévot, qui a déjà laissé entendre que la refonte d’Impulseo (régionalisé) et celle, plus largement, de la 1ère ligne, pourraient englober un Assisteo financé. La question des compétences requises pour endosser ce rôle et des barèmes à garantir demeure d’ordre fédéral. 

Un cabinet plus ouvert aux infirmiers

L’Ugib, l’Union générale des infirmiers de Belgique – soit une coupole fédérant une belle brochette d’organisations professionnelles – a réitéré sa «vive opposition» à ce que les tâches pressenties de l’assistant de 1ère ligne puissent incomber à des non-infirmiers ou s’exécuter hors de la surveillance ou de la responsabilité infirmière. Et de rappeler que la détermination de la glycémie, la stérilisation, la prise de sang, la mesure de la tension artérielle, etc., «relèvent des tâches infirmières».

Comme alternative, l’Ugib propose d’intensifier la collaboration MG-infirmiers au sein même du cabinet. Conformément à l’esprit du plan «malades chroniques», les infirmiers peuvent décharger le MG «en prenant sur eux de nombreuses tâches», «ce que les autres professions de soins ne sont pas en mesure de faire». Le profil de compétences des infirmiers «répond parfaitement aux besoins existants» et ce glissement de la charge de travail représenterait «une plus-value pour la pratique du MG». Et d’énumérer comme «faisant typiquement partie du métier» la réflexion clinique, le soutien à la constitution d'une relation de confiance avec le patient, la promotion de son autonomie, la collaboration interdisciplinaire, l'assurance de la qualité des soins prodigués, la prévention, etc. Autre plume que l’Ugib ajoute au chapeau de ses membres:  les infirmiers savent «aisément réfléchir de manière transmurale» et «s'occuper de tâches plus complexes» qu'un(e) assistant(e) placé(e) sous supervision d’un MG.

L’Ugib a redemandé à Maggie De Block d'œuvrer pour que les infirmiers en soins généraux aient un meilleur accès au cabinet du MG, plutôt que de créer un nouveau métier d’assistant. Elle déclare soutenir «l’initiative progressiste» que constitue l’ouverture à la rentrée prochaine par l’université d’Anvers et quelques écoles supérieures  – «et à la demande des médecins généralistes» – d’une formation d’infirmier de cabinet MG.

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