Agressions de médecins en France: les MG toujours les plus touchés

Tandis que, chez nous, l’Ordre et la VUB lancent une vaste enquête (accréditée) sur la violence à l'égard des médecins, l’Ordre français publie les conclusions annuelles de son «Observatoire de la sécurité», portant sur 2016. La surreprésentation des généralistes parmi les victimes qui se manifestent s’accentue: les MG représentent 65% des déclarants, alors qu’ils ne constituent que 45% des praticiens.

L’Ordre français rapporte que, l’an dernier, 968 incidents lui ont été notifiés. Un nombre record depuis la création de l’Observatoire. La moyenne relevée depuis cette époque (2003) s’établit à 741 déclarations/an. De plus, observe-t-il, on arrive aussi à un autre record: celui du taux d’incidents n’entraînant pas de suites légales: 56%. «Seuls 32% des incidents donnent lieu à un dépôt de plainte, et 12% à un dépôt de main courante.» Le refrain outre-Quiévrain ne diffère pas de celui entendu de ce côté de la frontière, encore répété lors d’un récent colloque de l’UOAD (lire Medi-Sphere n°547): l’Ordre français continue d’encourager les confrères victimes d’incidents à se manifester auprès de la police et de la justice.

La surreprésentation des MG parmi les médecins français rapportant avoir subi des violences de diverses formes s’accentue depuis 2012, précise l’Ordre. «Elle est demeurée en 2016 au même niveau record qu’en 2015: les généralistes représentent 65% des déclarants, alors qu’ils ne représentent que 45% des praticiens.» Viennent ensuite, dans les spécialités les plus touchées, les ophtalmologues (6%), les psychiatres (2%), les dermatologues (2%) et les gynécologues/obstétriciens (2%). Le médecin lui-même reste la victime la plus fréquente de l’incident rapporté, à 87%; des collaborateurs sont touchés dans 19% des cas.

La majorité des problèmes se produisent en milieu urbain (48%). L’Observatoire a relevé que c’est dans le cadre d’une médecine dite de ville (donc, en France, d’un exercice en tant qu’indépendant) qu’ont le plus souvent lieu les incidents (75%, contre 71% en 2015). Parallèlement, les manifestations de violence ayant pour théâtre un établissement de soins sont en régression (de 22% à 12%). Un constat qui conforte une recette rappelée lors du colloque de l’UOAD: exercer dans un cabinet de groupe, ne pas être isolé, peut s’avérer un facteur de dissuasion de certaines agressions.

L’agresseur est le patient dans 51% des cas. Quels sont les principaux motifs qui déclenchent son déferlement d’agressivité? Du mécontentement relatif à une prise en charge (31%), le vol (18%), un désaccord sur un refus de prescription de médicament ou de rédaction d’un certificat d’arrêt de travail (17%) ou encore d’un temps d’attente qu’il juge excessif (10%). 61% des incidents prennent la forme d’agressions verbales et de menaces, 19% de vols ou tentatives de vols, 10% de vandalisme et 7% d’agressions physiques. La part d’incidents impliquant un agresseur armé est restée stable en 2016, à 2% des cas, complète l’Ordre. 

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