105 places de stage additionnelles glanées via MG2018

La médecine générale francophone a, pour anticiper la vague d’assistants allant déferler «sur le marché» en raison du phénomène de la double cohorte, initié l’an passé la campagne «médecine générale 2018». L’idée: susciter des vocations de maître de stage. On en est à 105 places de stage gagnées, si tous les MG ayant manifesté de l’intérêt gardent le cap.

Le Centre de coordination francophone pour la formation en médecine générale (CCFFMG) est la plateforme commune des départements MG des trois universités francophones. Il orchestre la formation des assistants, dont il est l’employeur pendant leurs stages.

L’an dernier, il a lancé – avec les DUMG mais également les syndicats médicaux, la SSMG, le Fag wallon et la FAMGB – l’opération-séduction MG2018, pour susciter de nouvelles vocations de maître de stage. Car, avec la double cohorte résultant de la compression des études à six ans qui, couplée à d’abondantes inscriptions en 2012, va générer quasi 1.200 candidats MG à accueillir en octobre 2018 (contre 460 actuellement), les places d’assistanat seront chères. Il faut en créer d’autres, sans cacher pour autant aux MG amateurs que l’affluence ne sera que passagère: le CCFFMG prédit qu’en 2021, on retombera à 3-400 assistants à «caser».

L’action MG2018, www.mg2018.be, qui rappelait aux consœurs et confrères quelques notions de base (sur la procédure d’agrément en tant que maître de stage, l’accueil de stagiaire(s), l’aspect financier de cette activité…) a-t-elle eu l’impact escompté? A-t-on vu le potentiel d’accueil gonfler?

«Il y a à l’heure actuelle 753 maîtres de stage agréés, à quelques unités près, enregistrés comme tels auprès du SPF Santé publique. Voilà le ‘réservoir’ actuel où puiser», situe Denis Lambert, le secrétaire général du CCFFMG.  La campagne visait à pousser d’autres MG à se faire agréer, aux maîtres de stage ayant cessé d’accueillir des jeunes de reprendre du service et aux maîtres de stage en activité à songer à en accueillir davantage. «On sait qu’un maître de stage francophone prend, en moyenne, 1,5 assistant. On peut considérer que l’on a, avec notre opération, suscité l’ouverture de 105 places de stage additionnelles.» Le secrétaire général précise que ces places ne sont pas «bétonnées»: le comptage reflète à ce jour des déclarations d’intention. «Les promesses récoltées – de se faire agréer ou de prendre plus qu’un assistant – ne seront pas toutes suivies d’effets.» Et rien ne dit non plus que ces places potentielles seront harmonieusement distribuées sur tout le territoire.

N’étant pas encore personnellement en possession du récent rapport de la cellule de planification ayant permis à La Libre Belgique de faire état d’un déficit de 76 places de stage à prévoir en médecine générale en 2018 pour la Fédération Wallonie-Bruxelles (lire par ailleurs sur ce site), Denis Lambert ne commentera pas cette estimation on ne peut plus précise. Il se réjouit que le thème du déficit de places vive dans la profession, bien que l’automne 2018 puisse encore sembler une échéance lointaine. «Des maîtres de stage aguerris discutent déjà, entre autres, de la moindre expérience à prévoir chez des assistants qui leur arriveront au terme d’un cursus raccourci d’une année.»

La campagne MG2018 devrait connaître une relance d’ici quelques mois. 

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